Forum Grand Corps Malade et slam

(retravaillé et raccourci, mais pas encore assez pour une scène!)

Tu me connais, faut qu’j' sois honnête
Jusqu’au bout, jusqu’aux non-dits, il faut qu’ça pète
Ça va faire violence si je me lance
Mais j'suis pas sur d'oser, bousculer tes défenses
Pourtant cela ferait beaucoup de bien à la conscience :
Stopper les faux-semblants, et enfin de la transparence !
Je n’arrive plus à contrôler le mal de ton absence
Et je tombe sous le poids de mes larmes d’ignorance.

Je redécouvre une palette de sentiments insoupçonnés
Contradictoires et puissants, oppressants, pourtant je parle bien d'amitié
Et quand je me sens encore prête à y croire, je me retrouve vite submergée :
De la compréhension, ensuite de l’amertume
De la tristesse, et puis de la colère que je n’assume...
En pensant à toi, j'ai tant broyé de noir
Mais après l'ivresse des espoirs, plus amères ont été les déceptions...
En dents de scie est devenue notre relation.

Le vois-tu ? Elle se meurt peu à peu en lassitude
Et mon cœur est si lourd, à force de combattre les désillusions.
Malgré les tensions, tu essais toujours de faire illusion
Quant il s’agit de notre complicité. Cela devient absurde...
Un avenir commun est de plus en plus incertain
Car on se comprend de moins en moins.
A ne pas entretenir, on en a perdu l’habitude
Peut-être bien, qu'on s'approche d'une fin.

Oui depuis quelques mois, je ne sais plus définir ce qui ne suit pas
Et le pire, c'est qu'on n'peut pas en parler toi et moi
Tu ne sais que me fuir, quand je mets le doigt sur ça.
Passive à ce qui nous arrive, tu fais celle qui ne se formalise pas
Celle qui n’exagère pas comme moi !
Mais j'ai bien réfléchi, aujourd'hui je vois plus clair
Et je choisis d’arrêter, ce jeu qui me désespère.
Regarde mieux! On a perdu notre proximité... on se perd.

A côté de la réalité, je te vois prisonnière, de tes œillères
Tu t’es construit trop de barrières, j'ai cru pouvoir les dépasser
Mais là je ne sais plus faire, avancer sans me révolter
Quand s'’efface ce qu’on  avait su construire durant toutes ces années.
Plus qu’un grain de sable, notre château est en train de s’écrouler.
Ce sentiment désagréable, je l’ai depuis longtemps gardé pour moi
Tant que la vérité chez toi fera autant de dégâts
Je ne me vois pas être celle qui provoque le fracas.

Comme on dit, ces temps-ci tu as brillé... par ton absence dans ma vie
Et même quand on s’entrevoyait, je cherchais mon amie
Parfois je la retrouvais et le yoyo de mon cœur se réactivait :
Bonheur puis douleur, peur et puis recul
Refus et puis acceptation de ta bulle
Et aussi de nos liens qui évoluent
Car nos chemins ne se croisent plus.

J’ai souhaité que l’amitié, simplement se modifiait
Car les personnes changent, et qu’on en parlerait
Mais tu parles tellement peu de ce qui dérange
Que l’éloignement a dépassé l'honnêteté qu’on pouvait partager,
La seule croisée de nos deux destinées, qui aurait fait que tout s’arrange.
J’y pense un peu moins car sinon mon cœur reste lourd
Mais j’ai toujours voulu croire qu’on pourrait réunir nos parcours
Si toutes deux on espérait revoir ce carrefour.

Je n’aurais jamais pensé m’éloigner de toi et ainsi l’accepter
Avant je n’y croyais pas, aux amitiés qui étiolent
C’était pour moi un manque de solidité, je ne pouvais l’imaginer
Perdre mon amie sans réagir, sans en devenir folle.
Bien sûr nos cheminements sont devenus très différents
Mais j’oublie nos différents quand je revois nos moments forts
Ceux d’avant, quand on se comprenait sans effort.

Tu as parfois tenté de donner quelques raisons rationnelles
Mais si elles expliquent ton manque de présence réelle
Elles abdiquent face à notre « déconnectivité ».
J’ai une boule au fond du ventre qui me tiraille
Quand certains jours j’espère encore nous rapprocher
Je me rends compte ne plus tenir le gouvernail
Du navire de nos joies partagées.

Plus que des souvenirs, de nos fou-rires
Plus que des soupirs, face à ce que peut détruire le temps
Je me confie mais tu ne réceptionnes plus comme avant.
Pourtant j’ai cru être celle qui pouvait te soutenir, et réciproquement
Face aux multiples assauts de la vie, car meilleures amies
Mais depuis maint’nant trop de temps, je suis assaillie
Sans que mon ami ait ressurgi au présent.

Je me demande parfois si je te soule
Ou si tu penses juste à autre chose
Entre nous se créé un trouble
Même que je te sens parfois agacée
Avant se comprenaient nos névroses
Maintenant tu m’appelles, mais tu ne sais plus m’écouter
Tu choisis de parler banalités pourtant tu sais à quel point ça me fait chier !

Tu vois ça devient frustrant de te parler,
Même si tu ne m’envoies pas complètement balader
Tu y mets encore quelques formes
Mais mon cœur sent bien que les sentiments se déforment.
Aujourd’hui je me sens incomprise
Par celle qui savait, la seule qui ne me jugeait
Maintenant elle me fragilise
Je ne sais plus de quoi demain son discours sera fait.

Nos moments ont trop de bas qui les ponctuent
Et nos discussions… n’en sont parfois plus
J’aimerais te crier « Mais où es-tu ? » et le fameux "tu as changé!"
Mais j’ai compris que tu n’étais plus à mes côtés
Quand je t’ai senti composer, comme si l’amitié pouvait être simulée !

J’aimerai être à dix mille lieux d’ici
Plutôt que de réaliser amèrement
Que tu n’entends plus vraiment ce que je dis.
Toi à qui il faut toujours plus de temps
Pour accepter les tristes vérités
Toi qui vois comme moi mais qui a appris à nier
Je te perds et ça fait des mois que seule, je tente de l’encaisser.

Tu es entré dans une sale période
Tu t’es renfermée et tu t’en accommodes
Moi qui croyais qu’on allait à deux combattre le pire
Même cette passivité qui me fait aussi parfois faiblir.
Mais à un moment donné il ne faut plus s’entêter
Alors je t’ai laissée vaquer à tes solitaires réflexions
Pour ne plus m’occuper que de ma propre motivation
Celle que j’ai voulu te communiquer mais que tu as rejetée.
Rejoins-moi quand tu  auras su te défaire de tes démons.

Oui, retrouve-moi si de nouveau tu recalcules la porte de l’amitié
Si tu finis par en avoir marre de ta bulle étriquée
J’ai de l’énergie pour deux mais si tu ne me tends pas la main
Je n’oserai plus te la proposer
Car mon quota de gestes vains a été plus qu’atteint
Aujourd’hui il a explosé.
Je ne pouvais plus me dire à chaque fois,
Est-ce que demain  notre amitié se ravivera ?
Je sais je pourrais te perdre à te dire tout ça, mais je te perds déjà…

Quelques signes ont parfois réveillé notre connivence
Mais il y a eu trop de rechutes et de grandes absences
Trop d’annulations, trop de luttes contre tes paroles blessantes
Trop d’abandon pour trop peu de réjouissances.
Alors je me protège et je fais aussi mon absente
Et j’allège le fardeau de tout ce qui m’a blessée
J’ai enfin trouvé les mots et le courage de le partager.

A un moment donné, si la relation n'est plus basées sur du concret
Sur des bons moments qu'on partage au présent
Et non sur le souvenir de ceux qu'on a pu vivre au passé
Il n'y a plus matière à discuter, ou sinon on se ment.
On peut maint’nant, prendre des nouvelles trois fois dans l'année
Comme des amis que la géographie aurait éloignées.
On en est là malgré tes yeux faussement fermés.

Différentes étapes de vie ont marqué notre belle amitié
On est passées par tant de moments qui nous ont rapprochées
Mais insidieusement, la pensée que je ne n'intéresse plus m'a poignardée.
Peu à peu tu ne répondais plus… Tu ne m'as plus rien proposé
Et tu as tout refusé, quand tu as arrêté de te forcer
Tu m'as bel et bien laissée de côté… et tu ne sais toujours pas en parler.

Mais si tout ce froid venait d’abord de moi… ?
Et si celle qui avait tant changé, ce n’était pas elle, mais moi… ?
Et si elle avait été aussi malheureuse que moi... ?

Dernière modification par écriturienne (02-10-2011 00:55:45)