Forum Grand Corps Malade et slam

Préambule : comme annoncé sur un autre post, voici l'unique slam envoyé aux professeurs du collège où j'ai enseigné la technologie, pour révérence aux enfants et un adieu à ce poste où j'ai cotoyé le vivant. Peut-être maso sur les bords, mais cette douleur, toujours présente, est celle de l'amour.
Une seule élève de 5ième m'a calculé en recueillant les signatures de ses camarades sous ce pseudo "Avatar".
En effet, mon vécu était exactement celui de ce film, que j'ai visionné ensuite, parce que le franchissement d'un monde à l'autre se faisait par le biais du sommeil, action régulièrement pratiquée dans mes voyages en train, levé chaque jour à 5h00 du matin. Et à chaque réveil, je ne savais plus trop où j'étais avant que l'angoisse me reprenne d'être sous une autre identité...

Ce slam parle aussi de ce que je leur ai enseigné, ils en étaient ravis avec mes maquettes de ponts et tunnels pour mieux appréhender la problématique...Mince, je parle comme un prof, excusez-moi.

Ah oui, l'image avait déjà été réalisée avant pour les élèves de 3ième, que j'avais spécialement entouré pour leur stage en entreprise, compte tenu de ma vraie expérience du terrain.
C'est à dire que je les avais "mis en situation" avec mon bleu de travail pour leur faire découvrir mon activité de technicien et apprendre ainsi à poser les bonnes questions, via un cluedo réel où je changeais d'identité selon les personnages à interwiever, d'autres élèves "acteurs" m'introduisant. Mais c'est surtout le beau jeune homme à droite qui les a pertubés.

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Je vas, je viens, je badge.
La porte du pro s’ouvre…
Je m’assoie, l’ordi démarre, j’attends.
Des fenêtres Windows s’ouvrent…

Je suis à France Télécom et, selon toute logique
l’agent ijti5313, concepteur d’applications informatiques.
Je prépare l’accès à un monde virtuel sans loi
où le cri Haka n’aura plus de secret pour toi.

Je dors, je rêve, je voyage.
La porte du train s’ouvre…
Je marche, je cours, je franchis le portail.
La cour du collège est déserte…

Je suis dans mon lit et, heure matinale,
en père de famille quinquagénaire,
je suis obligé de me rendre au travail
après avoir bien pédalé pour surcharge pondérale.

Je pédale, je roule, je tourne,
le pont est franchi…
J’accélère, je fonce, j’éclaire,
le tunnel est traversé…

Je suis sur le chemin du privé
avec plein de contrats à gérer.
J’entreprends de grandes opérations
pour mes clients, plein de facturation !

Je m’assoupis, je réfléchis, je pense.
La porte de la classe s’ouvre…
Je salue, je parle, j’appelle.
L’élève de sa place, répond…

Je suis au collège Louise de Savoie
professeur de technologie, en situation
pour enseigner toutes sortes d’opérations
à la découverte d’un monde plein d’émoi !

Je questionne, j’apprécie, je note
de tous mes élèves, leur personnalité.
J’apprends, j’accepte, j’écoute
de vous, mes amis, la fraternité.

J’ai caché, mis au secret ces pensées
d’un monde chaleureux, tendre et coloré.
Je survole de temps à autre ces images,
ces sourires, extases d’un moment de partage.

J’attends, j’espère, je crois
à un retour, ultime choix.
Je rêve, je vis, je redeviens
l’enfant, un être humain.



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Une strophe non écrite, compte tenu de la cible d'envoi : (mais pratiquée -  sorry -)

Je cours, je saisis, je tance
l'élève, fauteur de troubles, sans circonstance.
Je reprends, j'ordonne, j'écris
à leurs carnets, les devoirs aux punis.