Forum Grand Corps Malade et slam

Mon père, vous parlez de ma prison comme un don
Les vision, les sons, dans mon crâne ricochent à l'unisson
Pour votre dieu ne suis-je qu'un simple pion?
Moi qui pensais attirer votre compassion vous me vouez quand même à la même damnation
Que l'ange déchue qui a capté mon attention
Le même ange ambigue que l'on retrouve dans toutes les religions
L'ange de la transgression, l'ange de mes pulsions.

Mon père, quand tout ça doit enfin césser?
L'hérésie de mon empathie va finir par me tuer
J'entends les pleurs des femmes, les fleurs qui fanent
Les cris de hommes, leurs actes parfois cachés sous une soutane
Tout le malheur de ce monde qui mon coeur profanent
Ce ne sont pas des brebis, ce ne sont que des ânes.
Est-ce la malédiction du peuple Tzigane?

Mon père, avez-vous entendue mes prières?
Je me sens prisonnière des dieux que l'on vénère
Mes nuits blanches ulcèrent jusqu'à mes artères
Mon corps et mon âme entière, je veux juste qu'on me libère.

Mon père, j'ai salué Marie sans que change ma vie
Aucune de vos cérémonie ne m'a benie
De votre paradis vous m'avez bannie
Par les enfers je préfère être asservie
Car là où les flames purifient
Je me suis assoupie
Ne pouvant rien faire contre l'infamie
Je mettrais vos édifices en charpie
Vos valeurs chéris castrant l'autonomie.

Mon père, je deviens fille des enfers
Bras gauche justicière, aveugle et si amère
Comme vous j'ai des phrases toutes faites, mensongères
La fin de vos enchères rendra mon monde prospère
Et dans vos derniers souffles je viens et j'altère
Votre sainte conviction pour en changer l'atmosphère
Puisque rien ne change, puisque vie encore la misère
Je vous prends dans mes limbes, je suis maintenant votre mère.


Eki