Forum Grand Corps Malade et slam

Si c’est vrai qu’on parait tourmentés,
C’est parce que on se livre tout entier.
Mais tu sais ce qu’on aime faire,
Des textes de feu et de fer.
On s’est emparés de la poésie
Comme d’autre s’approprie les prophéties.
On raconte les blessures qui cicatrisent
Comme autant de leçon qu’on a apprises.
Mais après ce texte, rien ne restera ici,
Ni acte ni promesse, ni message ni messie.
Et même si nos rêves vous semblent inaccessibles,
Laissez nous rêver nos vies et nous en saisir.
Plumes légères, ciselées, cause précisée,
Cœurs lourds, trop de mal à exorciser.
L’air s’épaissi, trop de mal à respirer,
L’amour se raréfie, trop de mal à espérer.

Demain  ne parait plus si loin.
Aussi vrai que le soleil se lève chaque matin,
Ligne après ligne on écrit les pages de nos destins,
Peut-être que par les mots le mien se lie au tien.
Pas de littérature, ratures dans l’écriture,
On écrit nos poésies avec un cimeterre à la ceinture.
Si on n’est pas très sûr de la tessiture,
On s’’assure du sens et de la texture,
Pour dire que la poésie est belle,
Qu’elle est le trésor des rebelles.
Elle ouvre les esprits les portes,
Elle nous transporte quand on l’écrit,
Elle nous transperce quand on la crie,
La vivre n’a pas de prix, nous l’avons compris
Quand sur nos feuilles s’est opérée la magie,
Que nous avons saisi les couleurs de nos vies.

Peut-être nous as-tu entendus hurler à la lune,
Ou nous installer dans la rue comme à une tribune ?
Les ruelles de Saint Roch se souviennent je le crois
Elles résonnent encore de l’écho de nos voix.
J’ai vu briller nos lettres dans les yeux d’une passante,
Nous avons consumé nos êtres dans le feu de nos ventres,
Reconnu nos maîtres au cœur de leurs temples,
Et ces mots que l’on vous  jette nous souhaitons qu’ils leur ressemblent.
Nous sommes des diseurs de mots, et des mots ont brisé des maux,
Nous sommes des rêveurs d’un monde sans haine ni démon,
Nous vivons la poésie sans fausse modestie,
Et moi j’aime ce que je vis, je vous l’ai déjà dis.
Chacun compose avec ses vices et ses vertus,
Alors à la vie à la mort, à l’amour, à la rue,
Même si on n’y voit moins de sourires que de larmes,
Nous  déclamons quand même les couleurs de nos âmes.

Dernière modification par NAS'R (02-10-2009 21:24:05)