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L'ennui, la mort, la guerre m'ont fait quitter ce monde ;
Je veux fuir les hommes et leur âme meurtrière :
Plus rien ne m'étonne, pas même le meurtre d'hier.
Je pleure pour ma Terre, devenue sphère immonde.
Ma plume verse les larmes et le fiel
Que mon cœur a emprisonnés.
Je lève la tête, et en appelle le ciel
Moi qui ne suis pas bien né.
Quel crime a pu commettre Dame Nature
Pour que l'homme se croit tout permis,
Pour ternir sa beauté de ses ratures
Et rendre Enfer ce qui était Paradis ?
Cela peut sembler bête ou lâche,
Mais moi j'ai fui ce monde plein de tâches.
Avec mon âme et mon coeur,
Je me suis bâti mon royaume de Bonheur.
J'ai pris avec moi, pour seul bagages,
Toute ma joie, et j'ai laissé ma rage.
Un endroit où il fait bon vivre,
Un endroit dont je suis ivre,
Un endroit où tristesse et malheur
Sont absents à toute heure.
Un endroit magique, j't'assure,
Un lieu féérique, c'est sûr.
Si tu ne me crois pas,
Viens je t'invite chez moi.
Je n'ai pas encore de voisins,
Si tu veux être le prochain...
Mes écrits te semblent tristes : je n'y peux rien,
Mon âme déclame ce que voient mes yeux.
Au fond de moi subsiste l'espoir de ne pas être Un
Car avec toi, nous serons deux.
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