Forum Grand Corps Malade et slam

La vieillesse

Quand la sagesse prend place sur les bancs de la grande place.
Quand les mains tremblent de trop de rides et d'angoisse.
Quand le rire se casse et les yeux s'en lassent.
Quand le regard s'incline par manque de rêves et d'audace.

C'est cette saison que je décris, qui peint les roses en gris.
Des demain incertains et avec les deux mains elle s'accroche à la vie.
C'est ce temps qui court pour tuer toutes les envies.
Des pas incertains et à chaque repas    elle se nourrit de nostalgie.

Quand la terre tourne plus vite que la tête.
Quand la tête tourne en silence des scènes pleines de fêtes.
Quand la fête tourne en larmes l'enfer de ceux qui restent.
Quand ceux qui restent retournent aux souvenirs les plus bêtes.

C'est ce soleil qui n'est plus pareil, il brûle des passés restés en veille.
Des gestes qui béquillent, et les pas retardent le denier sommeil.
C'est ce rire qui n'est plus pareil, il réécrit les comédies de Corneille.
Il réécrit en pleurant sa dernière pièce déjà trop vieille.

Quand l'illusion n'a plus de place et la vérité se met en face.
Quand le passé devient mirage et le miracle se ride de grimaces.
Quand l'espoir cherche sa place et la peur le dépasse.
Quand la peur prend trop de place
dans un train de dernière classe.

C'est cette saison que je décris, qui cultive les nuages de l'ennui.
Des demain qui arrivent pour épuiser la dernière goute de la pluie.
C'est cette vieillesse qui confond le jour et la nuit.
C'est cette vieillesse qui vit à tuer tous les aujourd'hui.