Forum Grand Corps Malade et slam

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#31 28-07-2010 11:02:31

nicole
Nounou du forum
Lieu: charente
Date d'inscription: 20-12-2006
Messages: 64855

Re: Textes coup de coeur bis

MON AMI L'ECUREUIL

L'aventure que je vais vous dire m'attendait un jour à ma porte. C'est la plus simple, la plus humble peut-être, mais aussi la plus belle, je crois, de toutes les aventures qui me sont arrivées dans ma vie.

On était au début du printemps. Ce jour-là, comme d'habitude, j'avais poussé le portillon de mon jardin pour aller respirer l'air des pins. J'avais une compagne de promenade, la plus jeune de mes filles qui devait, en ce temps-là, avoir dix ans. Nous allions, entre les arbres aux troncs rougeâtres sur lesquels jouait le soleil d'avril. Des coups de brise poussaient dans le ciel bleu des nuages très blancs et faisaient courir sur la Loire des risées d'un bleu d'ardoise. Sylvie, ma fille, trottinant, cueillait dans l'herbe les fleurs du printemps. J'étais seul quand la chose arriva.
D'abord, dans les fougères sèches, un bruissement furtif et rapide. Je m'arrête net, songeant à une vipère : c'est la saison où elles se réveillent et se montrent tout de suite agressives. Non, j'ai beau regarder : pas de vipère...
De nouveau, les fougères tressaillent. Ah! je te vois, toi, mon gaillard!..
Il est peut-être à deux ou trois mètres, campé en chien sur son derrière, sa queue touffue dressée sur sa tête.
C'est un écureuil de l'année, un petit garçon-écureuil, espiègle, malin et gentil. Je lis tout cela dans ses prunelles, tandis qu'il me regarde ou plutôt me dévisage, la tête levée, tournée de côté, son vif œil noir fixé sur moi...
Qui cèdera ? Qui bougera le premier ? C'est lui. Tranquillement, aimablement, il fait vers moi deux petits sauts légers. Quand il touche presque mes brodequins, il se replante sur son séant, relève son museau rose et recommence à me dévisager...
A mon tour je fais un pas.
Bien entendu, je suis maladroit... Et ce que je craignais arrive : l'écureuil s'enfuit sous mes yeux... Je m'avance encore et la petite bête, la queue étalée en panache, saute sur le tronc écailleux d'un vieux pin et, comme tous les écureuils du monde, disparaît au revers de ce tronc...

Je me mis à tourner tout doucement, les pieds dans l'herbe, autour du vieux pin. Et l'écureuil tournait à mesure, cramponné des griffes à l'écorce, s'arrangeant pour toujours se maintenir du côté opposé au mien, mais en même temps hasardant de droite et de gauche des coups d'œil de plus en plus hardis, de plus en plus gais et malins.
Très vite, c'était devenu un jeu, un charmant jeu de cache-cache où il était plus fort que moi...
Il laissait ma main se promener sur l'écorce du pin, l'effleurer, le toucher par instant. Comment douter qu'il le fit exprès ? Il aurait pu, en un clin d'œil, s'élever très haut dans l'arbre, me fausser définitivement compagnie. Mais non. Si par hasard, dans la chaleur du jeu, il s'élevait jusqu'aux premières branches, aussitôt il redescendait, se maintenait à ma hauteur d'homme, à portée de ma main d'homme.
Je le touchais de plus en plus souvent, du bout des doigts d'abord, puis de la paume. Qui de nous deux était le plus ému ? Etait-ce moi de le toucher ainsi, comme à mon gré ? Ou lui de se laisser toucher ?
Quand enfin j'appuyai ma paume, tendrement, il s'immobilisa sous elle, me laissa le saisir, soulever vers moi son petit corps...
Peu à peu, il cessa de trembler dans ma main. Il s'était rassuré lui-même, peut-être mystérieusement averti par un courant d'ondes secrètes qui passait de mon corps dans le sien. Qui peut savoir de telles choses ?
Tout à coup, en signal d'armistice, en témoignage de confiante amitié, il a soulevé sa queue en panache, l'a déployée largement sur sa tête, aussi paisible dans ma main qu'il l'avait été tout à l'heure parmi les fougères des bois...

L'écureuil maintenant nous parlait. Je veux dire que par intervalles il poussait une sorte de grognement, guttural et léger : c'était comme un salut à notre adresse, accompagné d'un coup d'œil amical, la tête tournée sur le côté, un peu penchée, pour mieux nous regarder d'un œil...
Il y avait, au pied du vieux pin, un tapis de mousse ensoleillée qui paraissait nous inviter. Nous nous assîmes. Je tenais toujours l'écureuil. Une fois assis, je le lâchais, un peu anxieux de ce qu'il allait faire. Pourquoi ne pas l'avouer ? Je m'attendais encore à le voir s'éloigner, sauter dans l'herbe ou dans un pin voisin. Mais au contraire il demeura, trottinant devant nous en pleine lumière, soulevant son poil ardent qui semblait s'embraser au soleil.
Loin de s'achever, l'aventure commençait... Ma fille s'était assise sur son manteau. Il fut vite évident que ce qui l'attirait le plus, c'était ce manteau douillet, et surtout sa doublure de soie... Il ne s'éloignait plus, tapotait la souple étoffe, la caressait. En vérité, nous ne comptions plus guère pour lui. Mais comme cet oubli devenait émouvant ! Il nous prouvait que la douce petite bête nous faisait une confiance aveugle, ne redoutait plus rien de nous, une fois pour toutes. Nous faisions partie de son monde, et d'un monde qu'elle aimait, comme la mousse, les fleurs sauvages et les arbres...
Le soleil, cependant, baissait. Le froid devenait pénétrant. L'écureuil le sentait comme nous, se blottissait plus étroitement dans le creux soyeux du manteau : un creux à sa juste mesure, qu'il façonnait petit à petit avec un merveilleux instinct. Se tournant de droite et de gauche, d'un flanc sur l'autre, poussant du nez, de la hanche, de l'épaule, il avait l'air de modeler un nid. Là... C'était fait. Encore deux ou trois tapotements, il n'y a plus qu'à se lover en rond, le museau contre les pattes de derrière, à fermer doucement les paupières et, mon Dieu oui, à s'endormir...
Combien de temps sommes-nous restés, à regarder l'écureuil endormi ? Je ne le sais plus, mais longtemps. Je me rappelle qu'insensiblement le soir s'est élevé des terres. On dit que la nuit descend ; mais ce n'est pas vrai, elle monte. Elle a monté des talus, du sous-bois. J'ai vu que Sylvie frissonnait...
Il fallait songer au retour, reprendre le manteau... Avec mille précautions, j'ai soulevé l'écureuil endormi pour le déposer sur la mousse...
D'elle ou de moi, qui a entendu le premier ? Nous n'avions pas fait dix pas. Ce qui, tout de suite, a frappé nos oreilles, ça été le doux grognement de tout à l'heure, ce bruit de gorge devenu familier, mais différent, beaucoup plus fort, précipité, impérieux. C'était vraiment une injonction : "Eh! bien, eh! bien! Attendez-moi, vous deux !"... Si incroyable que cela nous parût, il fallait bien en croire nos yeux : l'écureuil courait derrière nous, non pas en trottant sur la sente et la mousse, mais en bondissant... tout en continuant à grogner, à nous semoncer vertement : " Halte-là! Halte-là! J'arrive! "...
J'étais de plus en plus remué, touché plus que je ne saurais le dire de cette tenace fidélité. Qui sait ? Peut-être sottement fier, au fond de moi, d'avoir été ainsi choisi, élu : comme si j'eusse découvert en moi un singulier pouvoir tout neuf, un don magique...

L'écureuil se fatiguait, à la longue. Mais il poursuivait vaillamment, ne nous lâchant pas d'une semelle. Nous suivions la sente forestière qui sinuait à travers le hallier, marchions sur l'humus, sur la mousse, sur le gazon rêche des friches. Tout cela lui était familier. Il continuait de sauter, retrouvant sous ses pattes le souple feutrage des gramens, ou la bourre des vieilles fougères mortes, ou la douceur noire du terreau. Quel interminable voyage ! Nous approchions, touchions la haie taillée, le portillon de notre enclos, entrions dans la cour sablée...
Je l'ai repris alors dans mes mains et l'ai porté vers le logis. Sylvie et moi avons appelé la vieille servante qui partageait notre vie. Nos voix emplissaient la maison :
- Du lait ! Des noix ! Vite ! N'importe où ! Ici même, dans le vestibule !
Nous n'étions pas au bout de nos surprises. On aurait pu penser, tant il se rassura vite, qu'il avait vécu sous un toit, dans une sombre maison des hommes. C'est ce que je crus un moment, si absurde que cela fût : que j'étais tombé, en plein bois, sur une bête apprivoisée, un petit écureuil savant. Mais il était sauvage, sauvage : une bête domestiquée eût été beaucoup moins farouche.
C'est en écureuil libre que se conduisait celui-là, jusque dans son sans-gêne, son aisance, sa façon d'être chez lui...
Assis, bien installé, la queue en parasol, il grignotait à toute vitesse : la noix fondait en un clin d'œil. Mais que de projections, quel gaspillage, en apparence du moins ! Les miettes volaient de tous côtés, il ne voulait que la chair blanche, le reste était... postillonné, allègrement, vigoureusement. Il était très mal élevé. Il mangeait, pourquoi ne pas le dire ? Comme un charmant petit cochon. Et il buvait exactement de même...
Cependant, nous délibérions...
Que faire ? Sinon le rapporter là-bas, le rendre, et dès ce soir même, au bois de pins qui nous l'avait donné ?
Je l'y ai rapporté, en effet, seul, dans le soir brun, déjà nocturne...
Je n'avais plus besoin de le tenir. Il allait et venait sur mon corps comme il l'aurait fait sur un arbre, tantôt juché contre mon cou, tantôt glissant vers ma poitrine.
Soudain, dans une demi-culbute, il plongea l'une de ses pattes dans la poche intérieure de ma veste. Heureuse trouvaille ! L'instant d'après, il s'y était coulé tout entier, d'un mouvement vif, rampant, extraordinairement souple et sûr. Il fut tout de suite au fond de la poche, s'y agita quelques secondes encore. C'était clair : il bataillait contre des objets encombrants, mon stylographe, mes lunettes ; il préparait son nid, exactement comme au creux du manteau. Enfin vainqueur, il se lova, se mit en boule et, instantanément, s'endormit.
Lorsque nous atteignîmes les pins, je dus l'éveiller, non sans peine. Il me fallut fouiller ma poche, le repêcher au fond, tout amolli et chaud de sommeil. Il se secoua, aussi vite présent et alerte qu'il avait perdu conscience :
- Eh! bien, tu vois, nous sommes arrivés.

Il le savait aussi bien que moi. Sans plus rien dire, je m'appuyai à un tronc vigoureux, sans doute celui de l'arbre même au pied duquel nous avions joué. Je posai l'écureuil contre l'écorce rugueuse. Je ne le voyais presque plus. L'ayant lâché, il s'y agrippa. Et j'attendis, assuré désormais d'être aussi patient qu'il faudrait, autant qu'un animal des bois, autant que lui.
C'est là sans doute, dans la solitude et la transparence de la nuit, que l'aventure prit pour moi tout son sens. Je ne mesurais plus le temps. Je sentais seulement que l'écureuil trottait dans l'ombre, tantôt sur l'arbre, tantôt sur moi, nous confondant vraiment l'un l'autre, nous unissant ensemble à la pureté du bois, de la lande, à la lueur des premières étoiles, au silence.
Je me suis détaché du vieux pin, très doucement. Je me suis éloigné sans fuir, m'enfonçant insensiblement, enfin disparaissant dans l'ombre, avec le sentiment que pour lui rien n'était changé. Car pour moi, je l'ai su depuis, beaucoup de choses devaient l'être à partir de cette journée-là.


L'histoire est vraie. J'ai essayé de vous la dire telle qu'elle est réellement arrivée. C'est ainsi qu'elle est la plus belle...
Le lendemain, sans le dire à personne, je suis revenu sous les pins. J'avais empli mes poches de noix. Je me plaisais à imaginer que j'allais revoir l'écureuil, qu'il reviendrait à mon appel, ce jour-là et les jours suivants ; et qu'ainsi j'aurais dans les bois un petit ami sauvage, familier et fidèle, que je retrouverais à mon gré, avec lequel je partagerais des noix, mais aussi de très beaux secrets.
J'ai scruté avidement les branches. J'ai appelé longtemps, en imitant à fond de gorge (j'étais tout seul, je n'avais pas peur de paraître ridicule) le doux grognement que je n'avais pas oublié. Mais les branches n'ont pas frémi ; nul écho ne m'a répondu. Tout ce qu'il avait à me dire, l'écureuil me l'avait déjà dit.

Maurice Genevoix

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#32 28-07-2010 11:26:47

nouga
Maître des fans
Date d'inscription: 24-05-2009
Messages: 40793

Re: Textes coup de coeur bis

super  j'ai l'impression de revenir  bien en arriere au temps de l'insouciance  de mes lectures d'enfance


"les états d’âmes sont des lapsus incertains"

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#33 28-07-2010 11:33:13

nicole
Nounou du forum
Lieu: charente
Date d'inscription: 20-12-2006
Messages: 64855

Re: Textes coup de coeur bis

nouga a écrit:

super  j'ai l'impression de revenir  bien en arriere au temps de l'insouciance  de mes lectures d'enfance

ben +1!
en le relisant, des tas de souvenirs me revenaient

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#34 28-07-2010 12:43:17

kinglion
Maître des fans
Date d'inscription: 04-01-2010
Messages: 8154

Re: Textes coup de coeur bis

j'ai pas connu ca mais tres agreable lecture... merci icon_smile

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#35 16-09-2010 16:25:23

Slamenco
Fan de passage
Lieu: Nancy
Date d'inscription: 30-08-2010
Messages: 27
Site web

Re: Textes coup de coeur bis

c'est beau


SLAMENCO : la rencontre du slam et du flamenco
http://slamenco.skyrock.com

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#36 21-09-2010 22:29:22

nicole
Nounou du forum
Lieu: charente
Date d'inscription: 20-12-2006
Messages: 64855

Re: Textes coup de coeur bis

un texte délicieux sur le slam à ces débuts (2007) au Sénégal, par le frère de Natty
voir ici (toutes ses chroniques sont délicieuses) http://blog.doomurewmi.net/post/2007/08 … Jubilation

Tentant de me défendre de la réputation de spleener invétéré que me donnent mes envolées lyriques où la mélancolie se fait passer pour de la profondeur, j'avais promis, en réponse à un commentaire sur mes mots de lamentation, des mots de jubilation.

Je me voyais déjà tentant d'extraire des recoins sombre de mon humeur triste une lueur de joie à partager et l'exercice me déprimait d'avance. Eh bien cela n'aura pas été difficile. Des mots jubilatoires j'en ai eu plein le Dimanche 12, au Just 4 U, lors de la soirée SLAM que nous ont offerte avec beaucoup de talent la petite bande du Victorian Bantu.

« C'est quoi le Juste Quatre U» ? se demandera le francophone pas assez au fait des loisirs dakarois. Le «Djeuste Fore You», O lecteur lointain, c'est un petit bar-resto-cabaret en plein air en face de l'université où l'amateur de musique folk sénégalaise (les mélodies Cheikh LO, les mots de Souleymane Faye, la voix de Daby), celui de Jazz (Vieux Mac Faye, Baba Band), celui de rap sénégalais (Dara J?) ou juste le rare grégaire Dakarois incapable de dîner seul à la maison [1] se rencontrent en plein air pour une bouffe insipide, un choix limité de boissons et une bonne diversité en musique live souvent excellente.

Dimanche donc ... Pardon ? Le slam ? Vous ne connaissez pas le slam ? Ah on me lit donc dans ces contrées reculées ? Ebinmonwié! Le slam, ma petite dame, ce sont des textes qui se déclament, sans tout le tintammare et le ramdam, une nouvelle poésie populaire qu'on acclame, de Dakar a NY en passant par Paname.

Dimanche donc à minuit, au Just 4 U et j'y renifle l'air de l'hivernage tentant de savourer cette odeur de terre mouillée annonciatrice de la pluie qui risque de sonner le glas de cette soirée SLAM que j'attends depuis deux bonnes heures.

"À la fin la pluie vint. Elle fut soudaine et formidable" comme l’écrivait Chinuwa Achebe. Mais heuresement il y a eu d'abord la pluie de mots, tout aussi formidable, durant toute la prestation de Papelas, Fari et de leur invités.

Oui, les mots ont volé et très haut tandis que nos slameurs du Lundi (... oui, il était minuit passé et ce ne sont vraiment pas des poètes du dimanche. Et puis Lundi, cela sonne plus pro, madame, ce qu'ils etaitent. Arretez donc de m'interrompre! ou en etais-je ? Ah .. tandis que nos slameurs disais-je ....) se sont succédés dans un enchaînement très riche de textes.

J'ai admiré les beaux jeux de mots de Papelas, qui parlait à nos consciences avec un humour subtil. J'ai applaudi les délires de Fari qui a peint en mots Wolof et français toujours bien agencés la scène de drague la plus sénégalaise qui soit. Leurs textes acappela se sont enchaînés comme sur du papier à musique et nous ont beaucoup enchantés, souvent fait rire et par moment très émus.

Puis il ont ouvert le micro à quelques invités (dont Awadi, Fou Malade et Xuman, le plus grand rappeur sénégalais, qui fait pas loin de 2 metres). C'est là que j'ai eu ma plus belle surprise avec Matador (du groupe de rap BMG 44). Ce petit gars à l’allure ramassée de félin aux aguets nous a offert une prestation fascinante, tant elle était expressive, et troublante, tant elle exprimait le quotidien de détresse et de rejet social d'une vie d'un jeune dans la banlieue dakaroise.

Plus tard j'apprendrais que Papelas qui est allé le rencontrer au fond de sa banlieue l'a trouvé entrain d'animer un atelier d'écriture et de slam avec les jeunes du quartier. Ce qu'ils produisaient nous a tous soufflés.

Je suis reparti avec un constat terrible teinté d'un espoir insensé. En effet, Pikine-Thiaroye-Guidewaye, cette grande banlieue de Dakar, c'est là-bas que se déroule l'explosion de la démographie dakaroise avec ses caractéristiques inquiétantes: 52 % de moins de 18 ans et 68 % sous le seuil de pauvrèté. Là-bas, loin de nos yeux de bourgeois du centre vile qui s'ignorent minoritaires, mijote une soupe sociale dont l'explosion certaine pourra prendre n'importe quelle forme. Bonne ou mauvaise, je peux vous prédire qu'elle sera créative. Cette banlieue produit déjà les meilleurs résultats du concours général (la sélection doit être si serrée, ceux qui arrivent au bac au Lycée Limoulaye doivent être de sacrés monstres).

Elle peut produire aussi le pire. Mais pour une fois, vu ce que j'ai découvert sur scène, je parie sur le meilleur.

Doomu Rewmi

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#37 23-09-2010 13:45:56

nicole
Nounou du forum
Lieu: charente
Date d'inscription: 20-12-2006
Messages: 64855

Re: Textes coup de coeur bis

notre nouveau membre, merci à lui a pris la peine de copier le texte de GCM, je le mets ici aussi, c'est un régal

GCM Definitivement a écrit:

Définitivement

                   

T'es pas encore arrivé,
Avec ta mère on s'impatiente
Elle, elle commence à fatiguer,
Et puis faut voir l'état de son ventre.

Il parait que tu te caches là dessous,
Nous on communique à notre façon :
Quand je te parle, tu donnes des coups
J'ai tes mouvements, tu as mes sons

Ben ouais, ça nous pendait au nez,
Faire un enfant c'était de notre âge,
Et puis à force de trop s'aimer,
On laisse une trace de notre partage.

T'es pas encore là, mais dejà
Je vois plein de choses différement
Tu vas bousculer ma vie,
Définitivement.

Je sais pas encore la tête que t'as,
Mais déjà je te trouves beau gosse,
Je voudrais t'avoir au creux de mon bras,
Et caresser tes premières bosses.

J'aimerais t'acheter tes premiers jeans,
Et ta première paire de basket,
J'ai même envie de changer tes couches,
Enfin ça... Ca changera p'tet.

Je peux pas encore tout te raconter,
Là quand je te parle, ta mère écoute,
Mais t'inquiète dès que tu seras né,
On aura nos secrets, tu t'en doutes.

Je t'apprendrai même à faire des blagues,
Et si jamais on se fait griller,
Toi tu diras que c'est de ma faute,
Et moi je dirai que c'est toi qui a eu l'idée.

J'ai déjà la rage contre tes profs quand ils donneront trop de devoirs,
Si t'as des mauvais points de conduite, ce sera pas vraiment un hasard.
Je t'engueulerai quand même pour la forme,
Mais au fond de moi évidement,
Je serai de ton côté,
Définitivement.

Je t'apprendrai à observer
Et à écouter les gens,
Tu m'apprendras à m'inquiéter,
J'espère que tu seras indulgent.

Je t'enseignerai la prudence,
Tu m'apprendras l'incertitude,
Tu m'apprendras les nuits blanches,
Je t'enseignerai la gratitude.

Tu verras que parfois la vie c'est dure,
J'essaierai pas de te le cacher.
On se casse la gueule à coup sûr,
Quand on apprend à marcher.

J'aurai envie de te protéger,
Mais j'essaierai de pas être trop lourd,
Je mettrai mon Amour de fer,
Dans une apparence de velours.

Je te préviens, je fais mal la bouffe,
Et je pourrai pas jouer au ballon,
Mais je trouverai d'autres trucs à faire,
Pour que tu sois fier de ton daron.

Je serai un peu ton pote, un peu ton frère,
Mais pour me fâcher,
Faudra que je sois un peu ton père,
Quand je te dirai d'aller te coucher.

T'es pas encore arrivé,
Mais déjà qu'est ce que je te kiffe,
Dans mon petit quotidien, t'as changé tous mes objectifs,

Avant de penser à quoi que ce soit,
Je penserai à Toi,
Tu vas clairement,
Changer mon sens des priorités,
Définitivement.

Alors voilà dépèche un peu,
Il reste 3 mois à galérer,
Tu dois être serré dans ton pieu,
Faudrait que tu penses à t'aérer.

Ici il y a plein de belles choses à voir,
Il y a la montagne, et il y a la mer,
Le Soleil, la Lune, les Etoiles,
Et puis les yeux de ta mère.

Allez mon gars, dépèche un peu,
J'ai envie d'entendre ta voix,
On t'as même trouvé un prénom,
Si tu l'aimes pas tant pis pour toi.

J'ai l'impression de rêver,
T'es la meilleure chose assurément
Qu'il me soit jamais arrivé,
Définitivement.

J'ai l'impression de rêver,
T'es la meilleure chose assurément
Qu'il me soit jamais arrivé...

Grand Corps Malade

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#38 27-11-2010 13:19:02

austral-didjeridu
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Messages: 1002

Re: Textes coup de coeur bis

AU ROYAUME DES AVEUGLES

Réveil sous vitamine comme sur un lit d’hôpital,
rêver s’est vital, mais vie ta vie, profite,
car elle s’écoule et dégoûte vite, bref comme un coup de fil,
bref j’espère que t’écoute fils,
si ça se trouve je parle de toi quand j’écris ça,
écoute fils, un pas de travers et elle te prive fissa,
saoulé depuis l’époque de l’acné, ça pu la crise,
alors on avance en apnée,
mais Fillon voit des autres que ce qui nous sépare, pire,
depuis le départ les hommes s’éparpillent,
permettez moi d’être septique,
triste destin pour six milliards de têtes seules trop peu réceptives,
on pense tous qu’il est déjà bien trop tard pour redresser le tir,
l’esprit s’atrophie à qui ça profite,
car la routine devient rituelle,
la majorité s’en contente noyée dans un monde virtuel.

Il fait sombre alors j’ouvre l’œil,
reste attentif tout le temps car l’élite se joue de leurres,
j’ai grillé les vices de ces hommes de loi,
au royaume des aveugles le borgne est roi « mec », (bis)

Le temps te bouffe faut t’investir tant que possible,
éviter les averses, ne jamais retourner sa veste,
avancer, malgré la merde sur les slaches durs à l’aise,
que quand tu poses une chiasse sur les chiottes turcs,
conscient que quelque chose ne tourne pas rond,
dans ce monde le chat guette pourtant les souris dansent,
car on nous joue non stop un air de flûte plein de fausses notes et ça...
même les sourds y pensent,
34 000 : c’est le nombre d’enfants qui meurent chaque jour sur terre de pauvreté ou de maladie,
pendant que la masse se laisse raconter la messe avant d’aller voter,
ou pour atteindre le paradis,
je vois ce monde comme un château de cartes,
des rêves d’effondrement, je doute de lui et de ses fondements,
quand l’inégalité et la compétition sont les bases…
passez moi l’expression, mais « on nous baise », houai…

Il fait sombre alors j’ouvre l’œil,
reste attentif tout le temps car l’élite se joue de leurres,
j’ai grillé les vices de ces hommes de loi,
au royaume des aveugles le borgne est roi « mec », (bis)

Comme un virus les homme s’étendent,
se détruisent les uns les autres se méprisent et disent tout maîtriser,
je constate et mon sac je suis venu le vider,
on se parle tellement peu qu’on voit même pas qu’on a les mêmes idées,
réalise, l’individu est seul,
l’individualisme s’installe, c’est la crise,
moi, je ne distribue pas des rythmes ésotériques,
je m’adresse à tous, à Terry, où c’est à tes risques et périls,
l’espèce humaine dépérit,
chaque spécimen ne s’attarde que sur sa cause, c’est terrible,
faudrait changer les choses c’est logique,
pas idéaliste, réagir et vite, éviter de rallonger la liste de nos regrets,
la chute est inévitable, c’est attristant, je prie pour nous,
mais on ne le mérite pas,
on cultive la haine, l’avenir se ternit, chacun sa peine,
alors sur nos nombrils on s’éternise, houai…
on s’éternise, houai… on s’éternise, houai…
on s’éternise, houai… on s’éternise, houai…

Il fait sombre alors j’ouvre l’œil,
reste attentif tout le temps car l’élite se joue de leurres,
j’ai grillé les vices de ces hommes de loi,
au royaume des aveugles le borgne est roi « mec », (bis)

song from : NEYG & QUIOU

ajouté le lien ici : au royaume des aveugles

Dernière modification par austral-didjeridu (27-11-2010 14:49:12)


Nobody is perfect.... My name isn't "Nobody"

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#39 27-11-2010 13:25:34

nouga
Maître des fans
Date d'inscription: 24-05-2009
Messages: 40793

Re: Textes coup de coeur bis

super texte j'ai bien aimé
et au royaume des conquis le chemin n'a plus de durée


"les états d’âmes sont des lapsus incertains"

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#40 27-11-2010 14:34:24

nicole
Nounou du forum
Lieu: charente
Date d'inscription: 20-12-2006
Messages: 64855

Re: Textes coup de coeur bis

des paroles qui frappent..... merci Austral
"Comme un virus les homme s’étendent,
se détruisent les uns les autres se méprisent et disent tout maîtriser,
je constate et mon sac je suis venu le vider,
on se parle tellement peu qu’on voit même pas qu’on a les mêmes idées,
"

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#41 08-12-2010 17:25:24

nicole
Nounou du forum
Lieu: charente
Date d'inscription: 20-12-2006
Messages: 64855

Re: Textes coup de coeur bis

Pour Rachid (pour finir de le rendre accro au forum icon_wink )
voir la vidéo ici http://www.dailymotion.com/video/xhhnq_renaud-hexagone

Hexagone
by Renaud
Album: Renaud à Bobino

Ils s'embrassent au mois de Janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tell'ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y a qu'le décor qui évolue,
la mentalité est la même :
tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds, en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne,
la France est un pays de flics,
à tous les coins d'rue y'en a 100,
pour faire règner l'ordre public
ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois d'mars,
de l'autr' côté des Pyrénées,
un arnachiste du Pays basque,
pour lui apprendre à s'révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient qu'la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j'parierai pas qu'il est all'mand.

On leur a dit, au mois d'avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil,
que l'printemps c'était pour bientôt,
les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y m'font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
d'un sang qui coula rouge et noir,
d'une révolution manquée
qui faillit renverser l'Histoire,
j'me souviens surtout d'ces moutons,
effrayés par la Liberté,
s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,
ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Francais criaient "Vive Pétain",
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas la gloire, en vérité,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.

Ils font la fête au mois d'juillet,
en souv'nir d'une révolution,
qui n'a jamais éliminé
la misère et l'exploitation,
ils s'abreuvent de bals populaires,
d'feux d'artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu'ils sont gourvernés comme des pions.

Au mois d'août c'est la liberté,
après une longue année d'usine,
ils crient : "Vive les congés payés",
ils oublient un peu la machine,
en Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.

Lorsqu'en septembre on assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler,
un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène
à Santiago comme à Paris.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j'en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux",
ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l'étranger,
leur pinard et leur camenbert
c'est leur seule gloire à ces tarrés.

En Novembre, au salon d'l'auto,
ils vont admirer par milliers
l'dernier modèle de chez Peugeot,
qu'ils pourront jamais se payer,
la bagnole, la télé, l'tiercé,
c'est l'opium du peuple de France,
lui supprimer c'est le tuer,
c'est une drogue à accoutumance.

En décembre c'est l'apothéose,
la grande bouffe et les p'tits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y a d'la joie dans les ghettos,
la Terre peut s'arrêter d'tourner,
ils rat'ront pas leur réveillon;
moi j'voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
on peut pas dire qu'ca soit bandant
si l'roi des cons perdait son trône,
y aurait 50 millions de prétendants.

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#42 08-12-2010 20:33:05

taco
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Re: Textes coup de coeur bis

Bonsoir , merci j' ai relu ce texte avec plaisir , c' est la premiere chanson de Renaud , si je ne me trompe pas , malheureusement elle est toujours d' actualité . Le dernier couplet fait meme penser au texte de salade rouge sur la période de Noel , où , nous tous allons courir dans les grands magasins , acheter de grands trucs qui ne servent à rien . Personellement je n' aime pas trop cette période , c' est toujours la meme chose , et puis gràce aux années qui passent mes enfants prenant de l'age je ne suis plus obligé de sortir le sapin parapluie du garage , pourtant je suis passé par là , ouf !! c' est du passé . J' en profite au passage pour dire que j' ai apprécier le texte de salade rouge , le thème abordé dans son texte m' a particuliérement touché , merci et bonne soirée àtous .

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#43 07-02-2011 18:54:22

nicole
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Re: Textes coup de coeur bis

I.SLAM a écrit:

Voilà,c'est un vieux texte de Sardou que je voulais partager avec vous.
Je trouve qu'il est un bel hommage aux "femmes qui s'donnent pour un peu d'tune"
J'aime bien ce texte
(Sorry s'il y a quelques erreurs,je l'écris de mémoire)

"Petit duplex au Sacré Coeur
Et le complexe du bonheur
Vendredi 13
Tout le confort à la maison
Et pour garder son p'tit garçon
Une portuguaise
Pas grand chose de différent
Des autres femmes de 30  ans
Sur cette bute
Mis à part un petit détail
Quand elle se rend à son travail
C'est pour aller faire.....la pute

C'est une drôle de princesse
Qui prend ses quartiers de noblesse
Au fond des âges
Ses collègues sont en vérité
Des petites soeurs de charité
Pas davantage
Les amoureux au coeur blessé
Tous les amoureux délaissés
Ceux qui débutent
Les paumés de la société
Compagnons d'la timidité
Vont trouver l'amour ....chez les putes

Comme beaucoup de ses compagnes
Elle est venue de sa campagne
Chercher fortune
Il y a des trésors plein la terre
Mais elle assure qu'elle préfère
Ceux du bitume
Elle ne croit pas avoir son âme
Plus noire que celle des autres femmes
Que l'on culbute
Mais dans ce monde unisexué
Y a autant d'hommes en vérité
Que de jeunes femmes qui font....la pute

Le temps va vite,le temps court
Dans ce vieux métier de l'amour
Qui la fait vivre
Mais dans 10 ans ou dans 20 ans,elle sera libre
Fini les dures nuits d'hiver
Et les prix dans les courants d'air
Que l'on discute
A nous la mer et le soleil
Mais ce n'est pas demain la veille
Ce soir il faut faire......la pute"

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#44 07-02-2011 19:59:17

nouga
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Re: Textes coup de coeur bis

je me rapelle de ce texte assez vrai de la réalité


"les états d’âmes sont des lapsus incertains"

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#45 21-02-2011 11:27:14

mmagweno
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Re: Textes coup de coeur bis

une de mes chansons préférés de francis cabrel, tellement réaliste....


Le jour se lève à peine
Je suis déjà debout
Et déjà, je promène
Une larme sur mes joues
Le café qui fume
L'ascenseur qui m'attend
Et le moteur que j'allume
M'aident à prendre lentement

Prendre ma place dans le trafic
À prendre ma place dans le trafic

J'aimerais que quelqu'un vienne et me délivre
Mais celui que je viens de choisir
L'a donné juste assez pour survivre
Et trop peu pour m'enfuir
Je reste prisonnier de mes promesses
À tous ces marchands de tapis
Qui me font dormir sur la laine épaisse
Et qui m'obligent, au bout de chaque nuit

À prendre ma place dans le trafic
À prendre ma place dans le trafic

Et quand je veux parler à personne
Quand j'ai le blues
Je vais décrocher mon téléphone
Et je fais le 12

Je suis un mutant, un nouvel homme
Je ne possède même pas mes désirs
Je me parfume aux oxydes de carbone
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir
Je regarde s'éloigner les rebelles
Et je me sens à l'étroit dans ma peau
Mais j'ai juré sur la loi des échelles
Si, un jour, je veux mourir tout en haut

Il faut que je prenne ma place dans le trafic
Faut que je prenne ma place dans le trafic

Et quand je veux parler à personne
Quand j'ai le blues
Je vais décrocher mon téléphone
Et je fais le 12

Parce que quoi que je dise
Quoi que je fasse
Il faut que passent
Les voitures noires

Je suis un mutant, un nouvel homme
Je ne possède même pas mes désirs
Je me parfume aux oxydes de carbone
Et j'ai peur de savoir comment je vais finir
Il y a tellement de choses graves
Qui se passent dans mes rues
Que déjà mes enfants savent
Qu'il faudra qu'ils s'habituent

À prendre ma place dans le trafic
À prendre ma place dans le trafic
Ma place dans le trafic


Y'a mille silences entre deux syllabes, y'a l'éternel qui s'est assis là
Dans les « Si » et « Maintenant » ou le sang dans le ventre, la vie est si large
L'aiguille s'affole, le temps est hilare, combien de noyés dans son sillage ?
Hmm, là où la vie commence entre hier et demain, ton cœur est aussi là. Scylla

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#46 21-02-2011 13:21:02

nicole
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Re: Textes coup de coeur bis

Merci Mma, très réaliste et pas optimiste pour 2 sous...

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#47 23-03-2011 10:51:51

EkimoZ
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Re: Textes coup de coeur bis

Je parlais de mon papy y'a pas deux minutes alors je mets ici la poésie qu'il m'a apprit quand j'étais petite... étrangement les maths ne marchais pas sur moi mais ça oui!!!


"Un pignouf de corbac sur un touffu planqué
S’enfilait par la gueule un coulant baraqué
Un p’tit mec de renard, alléché par l’odeur du from’ton
Qui s’mectait a cent lieues à la ronde
Lui tint a peu près cette jactance:
«Eh, du Corbac, si tu jactes aussi bien qu’t’es nippé,
T’es l’mecton à la r’tourne de tous les pt’its mecs du quartier!»
Le corbac qu’était pas mariolle
Lui fila l’from’ton a travers la fiolle.
Moralité: méfiez-vous des p’tits mecs qui vous en foutent plein l’mourron!"

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#48 23-03-2011 11:05:44

kinglion
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Re: Textes coup de coeur bis

AHAAAAAAAA icon_smile Bravo et merci Papy EKI icon_smile

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#49 23-03-2011 11:06:54

nouga
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Re: Textes coup de coeur bis

+1


"les états d’âmes sont des lapsus incertains"

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#50 23-03-2011 11:26:26

nicole
Nounou du forum
Lieu: charente
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Re: Textes coup de coeur bis

icon_cheesygrin

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#51 23-03-2011 14:38:43

kinglion
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Re: Textes coup de coeur bis

Je roule en ambulance, dans ma bulle en funambule,
Sur le fil de ma vie, je m’envole avec une plume.
Oublie l’équilibre équitable,
Pour que les uns soient libres,
Faut que les autres soient stables !
Quel enfoiré sait ce qui est bon ou mauvais…
Je navigue entre les bords avec des rames de poète.
On court pour faire sa place assise,
Pour finir couché entre six chaises vides.
Malgré tout on s’accroche à la banquise,
Parce que l’iceberg cache une pyramide.
De quel côté des barreaux sommes-nous
les plus libres ?
J’ai beau tendre les bras, je ne trouve pas l’équilibre.

OXMO P.

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#52 23-03-2011 14:50:56

nicole
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Re: Textes coup de coeur bis

il faut vraiment que j'achete son CD, à lui

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#53 23-03-2011 17:39:18

kinglion
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Re: Textes coup de coeur bis

Pour ce titre c'est en duo avec HP donc pas sur un CD d'Oxmo...

Merci bcp en tt cas mon amie icon_smile


Encore OXMO :

Auditeurs et spectatrices, applaudissez
C'est le charismatique, pratiquant du rap magique
Je marche dans la ville un walkman et pack de piles
Pour pas être en panne dans la cabane en cas de kidnapping
Un "6 "dans la banane au cas ou,
Tu croyais que j'allais sortir du ring au premier KO
Je reviens te tuer sapé en arbitre, je délivre un titre pour suicidaire averti
" Carabine à air déprimé cherche tempe libre "
Passe la Greenpeace, assez pour dix cendriers vides
Mes songes en profondeur sans escale ni scaphandrier
Gris dans ma ville il fait tout le temps, à cause des pots d'échappement
La musique est ma porte d'échappement,
Chaque note m'apporte un rythme cardiaque
Suffit que le beat reparte pour que mon mic batte

J'ai mal au mic,
C'est la seule tristesse que je ressens
Tu m'as planté dans le dos y avait pas de sang
Car c'est du son qui coule dans mes veines, en BPM
Musique t'es ma « My Lady » , sans belle mélodie …

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#54 24-03-2011 16:30:33

mmagweno
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Re: Textes coup de coeur bis

keny arkana: ils ont peur de la liberté

Le temps c'est pas de l'argent, cette connerie nous affaiblit
Ton temps c'est ta durée de vie et Dieu nous a fait libres
Tout va trop vite là où la mort se profile
Où Babylone prend la tête avec ses histoires de profits
Où les coeurs sont trop vides, il y pousse des crocs, frère
La haine est trop vive et les médias considérés comme prophètes
A vouloir trop faire, on a zappé l'essentiel
Des mensonges on nous a offert et devine qui s'en sert ?
Là où ça prie la conjoncture, où ça vénère l'économie
Où il y a peu d'êtres humains parmi les "êtres économiques"
Où ça construit sa propre prison par sécurité !
Camarade ! Ils ont peur de la Liberté !

Ils ont peur de la Liberté ! (x4)

Ils voudraient nous éduquer, eux qui manquent de sagesse
Eux qui sans intérêt ne savent pas faire un geste
Ils nous parlent de respect mais ils flinguent notre Terre
Disent se battre pour la Paix et pour ça font la guerre !

Camarade, combats le doute car ils aimeraient te corrompre
Te barrer la route ou te convaincre qu'elle est trop longue
N'écoute que ton intuition, suis-la par tous les temps
Marche avec la foi et c'est la chance que tu fréquentes
Ils nous enseignent la peur pour que l'on reste entre leurs clôtures
Faisons briller nos différences car leur ciel est obscur !
Suis ta route, chacun a la sienne
Méfie-toi des temps modernes qui fabriquent des êtres humains à la chaîne
Ils voudraient nous foutrent des puces dans la chair, frotter la marge au Kärcher
Créatures d'argiles, corrompues pour pas cher
Dites aux enfants du système qu'ils sont enfants de la Terre
Et que les enfants de la rage ne sont pas enfants de la guerre
Camarade...
Ils ont peur de rêver, ils ont peur de penser
Ils ont peur du changement, ils ont peur de la liberté
Ils ont peur de la différence, ils ont peur de leur prochain
Ils ont peur de la chance, du bonheur et du lendemain

Ils sont effrayés, ils aimeraient t'effrayer
Avec leurs craintes et leurs phobies, reste maître de tes pensées
Ils sont sclérosés et ils ont baissé les bras
Faisons sauter les murs de ces prisons cérébrales
Camarade

Camarade, fils du vent, fils de l'horizon
Va où ton coeur te porte et ta vie te donnera raison
Le chemin est long et d'embûches sera plein
Ouvre-toi au monde et le monde sera tien !
La connaissance c'est la force et la vie
Il faut connaître le passé pour comprendre le présent et deviner l'avenir
Savoir lire entre les lignes, librement t'amène
A être maître de ta vie, si tu sais penser par toi-même

(x2:)
N'oublie pas en ton âme cette flamme allumée
N'oublie pas l'enfant en toi et tous les rêves qui l'animaient

La beauté de la vie dépend de ton regard
Même si pour la paix, ce monde est en retard
Nous nourrit de cette envie de tirer dans le tas
Pour que nos rêves finissent mutilés dans le drame
La beauté de la vie dépend de ton regard
Même si pour la paix, ce monde est en retard
Nous nourrit de cette envie de tirer dans le tas
Mais la beauté de la vie dépend de ton regard...
Camarade, méfie-toi le temps voudrait te corrompre
Car c'est dur d'être incompris parmi les prétentieux
Parmi ceux qu'ont oublié qu'on n'était rien d'autre
Que de simples terriens tous égaux devant Dieu...
Camarade va où ton coeur te porte...
La vérité que tu portes en toi vaut bien plus que toutes celles établies
Alors va où ton coeur te porte... Camarade...


Y'a mille silences entre deux syllabes, y'a l'éternel qui s'est assis là
Dans les « Si » et « Maintenant » ou le sang dans le ventre, la vie est si large
L'aiguille s'affole, le temps est hilare, combien de noyés dans son sillage ?
Hmm, là où la vie commence entre hier et demain, ton cœur est aussi là. Scylla

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#55 26-05-2011 17:18:20

nicole
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Re: Textes coup de coeur bis

Apres la très belle phrase offerte par Mma dans le jeu des citations, j'ai cherché les paroles de la chanson
Il faut garder . Charles Trenet

Il faut garder, garder la poésie
Savoir la prendre par la main
Il faut garder, garder la fantaisie
Quand elle croise nos chemins.

Il faut garder, garder aux amourettes
Le charme étrange de l'amour
Mais pour garder l'amour il faut, c'est bête,
Garder aussi le coeur bien lourd.

Il faut garder, garder quelques sourires
Pour se moquer des jours sans joie

Il faut garder, garder un air de dire
Je suis heureux, viens avec moi
Il faut toujours garder dans notre vie
Tous les bonheurs qui nous ont plu
Et puis enfin garder la nostalgie
Du temps qui ne reviendra plus.

Il faut toujours garder dans notre vie
Tous les bonheurs qui nous ont plu
Et puis enfin garder la poésie
Quand c'est elle que l'on aime le plus.

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#56 26-05-2011 17:38:22

kinglion
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Re: Textes coup de coeur bis

super icon_smile


Je met encore grace à Mma et ses textes sur ce sujet ...les paroles de "nid de guèpe" d'Akhenaton :


Voix off journaliste:
Une jeune prostituée originaire des pays de l'Est a été retrouvée morte ce matin sous un abris bus dans le centre ville de Nice, fait marquant les policiers ont découverts sur le corps de la victime son journal intime, cet élément devrait permettre d'éclaircir les circonstances de son assassinat.

[AKHENATON]
Ma sœur était belle
Depuis toute jeune entre ses lèvres des perles
Une chevelure ébène où les regards s'perdent
Les sourires d'ma mère évaporés
Depuis c'jour où sur le ch'min de l'école
trois types l'ont enlevés brusquement de c'monde
Et dans mes mains c'journal immonde
A quoi bon rêver, j'peux plus dormir
Dire qu'elle ne verra plus le soleil s'lever
Tout l'monde s'désintéresse de c'qu'elle était
Faut croire que la tristesse des riches est plus émouvante que la notre
Maman s'demande bien d'où vient la faute
D'une voix fluette récite les prières
Mais la croix d'vant ses yeux, elle figée reste muette
Et moi j'parcoure les pages du livre songeant à papa
Son diplôme d'ingénieur et qui pose du carrelage pour survivre
Vie ordinaire dans une ville roumaine
J'veux pas d'pitié
Ceux qui meurent à la fin c'est toujours les mêmes
Ils l'ont emmenés un soir d'avril
Et moi j'l'ai vue rentrer c'matin les yeux clos au pays
Nid d'guêpes

Sur les trottoirs modernes à l'Ouest
Dans les rues d'Milan, en vitrine à Amsterdam
Nid d'guêpes
Dans un bordel sordide au Kosovo dans les bras d'un soldat d'la NAITO
Nid d'guêpes
Dans les montagnes d'Albanie et d'Calabre
Là où la loi d'l'Etat en place n'est pas valable
Nid d'guêpes

Leur voiture fonçait dans la banlieue d'Bucarest
Elle dans l'coffre, un arrêt rapide dans une usine glauque
Transférée dans l'compartiment réfrigéré d'un 16 tonnes
Ils l'ont forcés à boire 2 litres d'huile d'olive pour tenir le choc
Première amputation par moins 30, celle de l'esprit
Et voir les autres filles doucement quitter cette vie, une à une
Voyager deux jours avec le corps d'Ilona sur les jambes
Elle était morte, et la salive gelée au coin des lèvres
A l'école de danse elle était bonne élève
Eux l'ont jetés dans une poubelle quand ils les ont fait descendre
Elle est restée dans c'camps à s'faire souiller jusqu'au mois d'décembre
Elles étaient cent, traitées comme du bétail
Machine à briser les rêves
Marquées au fer à l'effigie du clan
Priant, criant, anciens militaires pouilleux et soûls comme clients
Terrorisée par des représailles
Rendue docile par les menaces et un orteil arraché à la tenaille

Sur les trottoirs modernes à l'Ouest
Dans les rues d'Milan, en vitrine à Amsterdam
Nid d'guêpes
Dans un bordel sordide au Kosovo dans les bras d'un soldat d'la NAITO
Nid d'guêpes
Dans les montagnes d'Albanie et d'Calabre
Là où la loi d'l'Etat en place n'est pas valable
Nid d'guêpes

L'ouest et ses vitrines cossues
Ses gens pervers et clients qui croient tout s'permettre
De la terre maîtres, qu'ils aillent en Enfer s'faire mettre
Ma sœur n'a pas eue sa chance
C'était une môme enviant parfois le sort d'nos frères qui font l'aumône
Rome puis Bruxelles, puis Genève et puis Bonn
Enfin Paris et la Riviera, Nice prêt d'la place Massena
Sac, jupe courte et blouson d'cuir d'bout sous un dracena
A cacher la tune gagnée dans une cabine d'téléphone
Yeux tristes dans l'étreinte de gens sans amour
De gens sans avenir, de gens sans atours
Gens qui la serrent mais à ses cries demeurent sourds
Canon sur la tempe, hommes de l'ombre cruel
Hommes impitoyables qui obéissent à la loi séculaire du canon
La police française m'a donnée son journal
Et chaque ligne que j'suis mes yeux m'en disent plus même si j'me fais du mal
Claudia Iliescu, ma sœur 20 ans à peine
Décédée d'un excès d'rêve sous un abris bus

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#57 26-05-2011 19:26:30

nicole
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Re: Textes coup de coeur bis

super texte coup de poing

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#58 26-05-2011 19:46:33

nouga
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Re: Textes coup de coeur bis

+1


"les états d’âmes sont des lapsus incertains"

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#59 27-05-2011 11:24:45

kinglion
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Re: Textes coup de coeur bis

Merci à vous icon_smile le Napolitain Marseillais a encore frappé icon_wink icon_smile

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#60 27-05-2011 12:59:35

EkimoZ
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Re: Textes coup de coeur bis

Textes de Benjamin Biolay, deux chansons que j'aime beaucoup, j'suis pas une grande fan de cette artiste mais j'aime sa voix et les mélodies parfois, surtout celles là quoi!


Tant Le Ciel Etait Sombre


Tant le ciel était sombre
J'ai cru qu'il pleuvait des bombes
Et j'ai vu les colonnes
De l'armée des ombres
Tant le calme était blanc
L'oriflamme était rouge sang
Et le chant
Du cygne d'un chiant...

Tant le ciel était bas
Je ne voyais plus
Mes pieds mes pas
Ma panoplie
Ensevelie sous des tonnes de "on dit"
Bel-ami, belle famille
Bela Lugosi, bel appétit
Bel exemple de parfait mépris, oui

Tant le ciel était sombre
Je n'ai jamais vu
La salle comble
La coupe pleine
Tant le ciel était l'ombre de lui-même

Tant le ciel était blême
Kiravi, Château Eyquem
C'était pareil
Les chars Abram
Dans le jardin d'Eden, veillent

Tant le ciel était sombre
Ils n'ont pas pris la Joconde
Mais Le Cri
Je l'entends dans le coffre
Qui gronde, qui gémit

Tant le ciel est un gouffre
Ça sent la merde
Mais plus jamais le souffre
Tant le ciel, tant le ciel nous étouffe

C'est les nerfs qui lâchent
C'est dimanche on fait relâche...
M'a dit l'ouvreuse
M'a dit l'ouvreuse

Tant le ciel était sombre
Tant le ciel était sombre
Tant le ciel était sombre
Tant le ciel était sombre

Parle-moi
Regarde-moi

Lève-toi
Il y aura
D'autres départs
D'autres regards
Un peu d'espoir
Dans la nuit la plus noire

Tant le ciel était sombre
J'ai raté même
La fin du monde
Et les colombes en flamme
Sur les décombres

Tant le ciel était vide
La vie douce-amère
Avait un goût acide
Dans le ciel, comme un flair
Comme un fluide

Tant le ciel était mal
Elle avale dans le bureau ovale
Huit colonnes à la une du journal
Tant le ciel était sale

Tant le ciel était bas
J'ai cru qu'elle était à moi
Et que ses larmes étaient
Des larmes de joie...

À l'origine
On était de gros menteurs
Mais on n'avait nul mentor
Fedayin
Je l'ai lu dans la presse
Féminine

Je devine
Qu'on rêvait déjà d'ailleurs
Qu'il y avait mille senteurs sublimes
L'appétit vient avec la famine

Tant le ciel nous abîme
Nous ne sommes que fiel
Que spleen
Tant le ciel
Tant le ciel nous décime

Tant le ciel nous abîme
Nous ne sommes que fiel
Que spleen
Tant le ciel nous tend l'arme du crime

C'est le rouge qui tâche
Tu as bu le sang des lâches
Un dernier voeu
Et tu quittes le plancher des vaches
Vieux !
C'est mieux, c'est mieux
C'est beau, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux

Tant le ciel était sombre
Tant le ciel était sombre
Tant le ciel était sombre ...






A L'origine

A L'origine on était pas des sauvages
A L'origine on habitait pas la cage
Au premier signe on libérait les otages
A L'origine on faisait pas l'étalage
De nos racines on n'avait pas d'héritage
A dix centimes on n'était pas si volages
Dieu
Dieu
Dieu que c'est loin

A L'origine on n'était pas des esclaves
A L'origine on quittait pas son enclave
D'origine la vie n'etait qu'une seule phrase Sybilline on mettait pas les plein gaz
Les mandarines avaient un gout de betterave Citadines on attendait dans la cave
Mieux
Mieux
Mieux que bien

A L'origine on n'avait pas des prothèses
A L'origine on disait moins de fadaises
A L'origine on avait moins de facettes
De temps d'usine
Et pas besoin de prophètes
A L'origine les poules etaient des nuggets
Et pas d'usine
Et les poupées des puppets,
Dieu
Dieu
Dieu que c'est loin

A L'origine on avait pas des pétards

De carabines
Mais les cheveux en pétards
Dans le dressing
On cachait pas des cadavre
A L'origine on n'était pas si macabres
A L'origine il n'y avait pas les images
Les speakerines faisaient encore des massages
Mieux
Mieux
C'est mieux que rien

Je ne sais pas si nous étions les pires
Et si déjà nous rêvions d'en finir
A L'origine tout n'était qu'un mystère
Pas de fadas
D'intifada naguère

A L'origine on passait pas les messages
A sa voisine on faisait pas de chantage
A la cantine il n'y avait pas de potage
De carabine, de messagers de passage,
A Colombine il va y avoir un carnage
En haut des cimes
Il n'y avait que les nuages
Dieu
Dieu
Dieu que c'est loin...

A L'origine on n'était pas des occases
Al'origine on faisait pas dans l'oukase
A L'origine on faisait dans le détail
A L'origine on n'était pas du bétail
A L'origine on faisait pas des entailles
Longilignes on n'ouvrait pas les entrailles, Lieu
Lieu
Lieu commun

A L'origine on n'était pas des minables
A L'origine on piratait pas le câble
A L'origine il y avait moins de vocables
Entre les lignes on n'était beaucoup moins stables
A L'origine il n'y avait pasde Mossad
On s'y résigne on n'était pas si maussade
Dieu
Dieu
Dieu que c'est loin

A L'origine on avait peur de l'anthrax
De la famine de la famille de karl Marx
A L'origine on n'avait pas des Rolex
Ou des Longines on avait des solex
A L'origine tout n'était pas si complexe
A L'origine tout n'était qu'un pretexte
Crois moi trois fois rien
Je ne sais pas
Si nous étions les mêmes
Les mêmes en pires
Comment ca va finir
A L'origine
Il n'y avait qu'un soupir
Et pas d'éclair sur ta poupée de cire

Dernière modification par EkimoZ (27-05-2011 13:00:06)

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