Forum Grand Corps Malade et slam

Une ou deux fautes de syntaxe qui m'ont chiffonnée mais ce texte est tout ... mignon =DD

Je n'ai pas eu le temps cette semaine de passer faire un tour sur l'ordi, le pauvre prend la poussière ces dernières semaines. Si on m'avait dit que je me mettrai à bosser un de ces jours je ne l'aurai pas cru ^^
Je passe en coup de vent, mais demain, ou en tout cas dans le week end je m'occupe de ton cas ;-)

Bisoux

Merci pour les conseils mec ! mais ça ne me dis pas ce que t'en penses... m'enfin peut etre préfererais-je ne pas le savoir ???
allez ! un deuxieme extrait pour ls courageux...



- Pourquoi on va encooore chez tatie Cathy ? demandait-elle d’une voie pesante, j’aime pas son jardin, on était mieux dans les champs avec tonton Christophe.
Papa redoutait cette question depuis le moment où il lui avait annoncé qu’ils passeraient la fin des vacances chez sa sœur Catherine. Il savait très bien qu’Emilie s’ennuyait chez elle et qu’elle préférait les grands espaces, les vaches et les chevaux de Christophe plutôt que la balançoire et la vieille trottinette dans les allées du lotissement de sa tante. Et puis l’idée de poser la caravane pendant deux semaines dans un petit jardin au milieu de Marseille ne l’enthousiasmait pas, lui non plus.
- Tu sais… lui dit-il en la regardant dans le rétroviseur, maintenant tu es grande, tu viens d’avoir six ans. Et comme Papa te l’a déjà expliqué ; les enfants qui commencent à devenir grands doivent aller à l’école. Et il y a justement une école qui est prête à te recevoir à coté de chez tata.  C’est pourquoi nous allons la voir… pour que tu puisses te familiariser avec ta nouvelle chambre et que tu t’y sentes bien.
- Ma nouvelle chambre ? demanda-telle, curieuse et inquiète.
- Bien sur ma chérie… répondit papa, brodant autours de détails qui pourraient intéresser sa fille. Tu vas avoir une grande chambre avec un vrai lit confortable rien qu’à toi, une belle armoire en bois pour ranger toutes tes affaires, un joli bureau comme les grandes personnes et aussi un très joli coffre à roulette pour ranger tout tes jouets… comme ça tu te sentiras chez toi en rentrant de l’école.
- J’m’en fiche ! dit-elle en croisant les bras et en se renfonçant dans son siège auto. Moi je veux pas allez à l’école !
Dans ces cas là Papa restait muet car il ne savait plus quoi dire à sa petite fille quand elle boudait. Mais il fallait bien qu’il l’aide à se résoudre à son sort s’il voulait éviter les crises de larmes au moment de son départ. Certes ils avaient encore deux semaines devant eux, mais il valait mieux agir au plus vite afin qu’elle puisse se faire à l’idée de cette nouvelle vie.
Il lui dit :
- Ma chérie c’est génial l’école ! Pourquoi dis tu ça ?
- Parce que ! répondit-elle sans desserrer les sourcils.
- Tu vas être avec plein d’enfants de ton âge, tu vas pouvoir te faire pleins de copains et de copines.
- M’en fiche de voir d’autres enfants, j’ai déjà plein de copains : j’ai Rex et… j’ai la troupe… et les animaux de la compagnie et… et mes poupées !
- Mais ma chérie, ce ne sont pas de vrais copains, tes poupées ne peuvent pas jouer avec toi, elles ne peuvent rien partager, ce sont des poupées. Et puis tu sais… La troupe va bientôt repartir et les animaux vont devoir la suivre…
Aïe ! Il venait de gaffer. Quel manque de tact ! Cette fois s’en était sur ! La discussion allait tourner au vinaigre et il allait bientôt ne plus rien pouvoir contrôler…
- Partir ?
Tout d’un coup l’expression de la petite fille afficha angoisse et intrigue.
- Partir ? répéta-t-elle, mais pour quoi partir? On ne part pas avec eux ?
Comment lui répondre en douceur ? La rassurer un peu... Marquer une longue pause.
- N’aies pas peur ma chérie, tu vas les revoir un jour… (Ouille ! pourquoi j’ai dit ça ? justement ce qu’il ne faut pas dire… ok ! marquer une longue pause, voir sa réaction…)
Un coup d’œil dans le rétro lui indiqua que les yeux d’Emilie commençaient à s’humidifiés.
- Les revoir… un jour ? répéta t’elle comme pour rejeter ces mots, comme si elle ne les comprenait pas, comme si ce qu’il venait de dire n’avait aucun sens, aucune cohésion, comme si ce qu’il disait était tout à fait absurde et incompréhensible.
Elle avait grandit au milieu des gens de la troupe, vécue comme l’un des leurs avec son papa et son toutou, elle était allée de ville en spectacle avec eux, assistant à quasiment toutes les représentations, elle donnait à manger aux éléphants, aux chevaux et même aux tigres et aux lions, elle passait toute ses matinées à regarder les jongleurs et les équilibristes s’entrainer. Elle regardait Papa répéter tout les soirs avant diner… C’était toutes sa vie, ses seuls points de repères, ses amis, sa famille… et là il disait que… Mais qu’est-ce qu’il voulait dire au juste ?
-  Un jour ? répéta-t-elle encore une fois.
Elle avait l’impression que le monde se refermait sur elle, que le capot de la voiture allait l’engloutir, que la ceinture de sécurité essayer de l’étouffer. Et une petite larme commença lentement sa descente jusqu’à la commissure de ses lèvres où elle fut machinalement aspirée. Une autre larme se mit alors à rouler de l’autre côté, juste au moment où la première disparaissait, et dégringola le long de sa joue pour venir se pendre à son menton tout rond.
- Elle ne me rend pas la tache facile, se disait Papa en voyant ça. Bon ! Au point où on en est, on a qu’à tout lui déballer. Ce sera pénible, mais au moins ce sera fait… Ma pupuce… lui dit il d’une voix calme. Tu sais… l’école c’est important. Et tous les petits garçons et petites filles doivent y aller. C’est comme ça. On n’a pas le choix. C’est la vie.
Petite pause. Trouver les mots.
- Et le cirque doit continuer d’aller de ville en ville… car c’est comme ça que marche un cirque, tu vois ? Le cirque n’a pas le choix lui non plus… C’est comme ça… C’est la vie…
Une autre courte pose pour laisser à la petite fille le temps d’assimiler les mots…
- Et comme on ne peut imaginer de cirque sans animaux… reprit-il, tes amis en cages vont devoir partir eux aussi, ainsi que tout ceux de la troupe et…
- Ca veut dire que toi aussi tu vas partir ? demanda t’elle brusquement, l’interrompant. Papa ? Ça veut dire que tu vas me laisser chez tata et partir avec la troupe ? C’est ça Papa ?
Cette fois il n’eut pas besoin de regarder dans le rétroviseur pour savoir que les larmes coulaient à flots sur les petites joues roses de celle qu’il aimait le plus au monde. Ses propres yeux s’humidifièrent alors à leur tour, mais il faisait un gros effort pour contenir ses émotions, car s’il craquait, c’en était sur, il ne contrôlerait plus rien du tout.
Il leva les yeux au ciel pour se redonner un peu de gaieté. Et aussi pour éviter que les larmes ne coulent. C’était le mois d’Aout. Et comme tous les jours de mois d’Aout dans le sud de la France il faisait un temps superbe. Le ciel était d’un bleu calme et serein, reposant. Plus le moindre nuage depuis ce matin.
- Et bien oui. Moi aussi je vais devoir partir ma chérie. Papa doit continuer de travailler et Papa le regrette, mais tu vois : Pour moi aussi c’est comme ça. Papa n’a pas le choix lui non plus. C’est…
- C’est la vie ?
- Oui c’est ça, tu as très bien compris… c’est la vie.
- Bah c’est nul la vie ! lança-t-elle après être devenu toute rouge. Maman elle, elle  a eu raison de quitter la vie !
Et il eut beau y avoir le plus splendide des ciels bleu au dessus de la caravane rien n'y fit:  à l’intérieur de la voiture il pleuvait averse.