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Kasongo, Nyangwe, un peu plus loin Zanzibar
Se tient le moins clandestins des marchés noirs
Commerce en gros, en détails, y a même les soldes
On y vend des petits negrions, sur leur propre sol
Détaillé au physique comme un vulgaire animal
Parce qu'une peau trop foncée est jugée anormale
Capturé ou échangé, le mode de livraison varie
Vif c'est mieux, mort c'est pas grave car ils ont dit
Que les peaux claires étaient d’une lignée divine
Et que les macaques devraient courber l'échine
Troqué contre du sel, de la soie par le chef coutumier
Vendu aux enchères, à celui qui dit mieux
Embarqué dans les cargos, entassés comme des Sardines
C'est l'exil forcé sur une mer qui n'attends que ses victimes
La maladie vient broyé tout instinct de survie
Mourir loin de son Afrika, loin de son paradis
L'enfer c'est les autres disait pourtant l'un des leurs
Mais nous l'avons compris bien avant les penseurs
Entre le shéol et le séjour de mort il y avait l'Europe
Plus le paradis vertueux qu'on pouvait voir au télescope
Le ciel étoilé d'un bleu sombre de son Afrique bien-aimée
Qui brillait de mille couleurs avant le jour où le racisme est né
Ici tout est plus beau et plus classe, mais quel tombeau blanchi
Dans lequel on vient jeter la race noire sur laquelle le blanc chie
Après des années de servitudes dans le cachot luxueux
De retour sur la mer pour voguer vers d'autres cieux
Ici aussi les proprios ont mordus la poussière de leur sol
Ici les autochtones sont des étrangers sans boussoles
Les plantations de café nous attendent pour renforcer la main-d'œuvre
Le seuls qui vivront dignement ont sûrement du gêne de pieuvre
Impossible de réaliser la demande quand on a deux mains
Comme eux d'ailleurs, c'est sûrement pour ça qu'ils ne le font pas eux-mêmes
Si cette boucle commercial daigne se refermer un jour
Peut-être que je reverrai ma belle Afrika, terre de mes amours
Chaque soir de cordes de mon coeur je lui joue une chanson
Que j'espère qu'un jour autour du feu chez moi, nous danserons
Dernière modification par Ange Gardien (13-03-2019 18:12:40)
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Poignant et qui laisse sans voix...
Quelle chose abominable que ce commerce, j'ai du mal à voir un espoir dans l'humanité
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Une page d'Histoire extrêmement douloureuse pour laquelle tu as trouvé les mots qui rendent hommage aux victimes. Aujourd'hui encore l'Homme dans ce qu'il a de plus abject reproduit ici ou là les mêmes crimes. Et la vie continue comme si de rien n'était pour ceux qui en sont éloignés ou ne veulent pas voir. Trop peu de voix s'élèvent pour en finir avec cette barbarie que c'est à désespérer de l'humanité.
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Merci pour vos commentaires.
Effectivement l'homme empile terreurs sur terreurs
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+1, on a du mal à imaginer que ce genre de pratique puisse être encore possible...
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Sans voix, comme Nicole...
Très beau texte.
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Alpha Kaba, journaliste guinéen survivant de l'enfer libyen: "là -bas un noir est une denrée rare qui se revend en tant qu'esclave"
https://www.franceinter.fr/monde/alpha- … le-du-loup
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