Forum Grand Corps Malade et slam

Le tiers-monde

Quand la mer et l’océan se caressent, et le soleil se lève pour réveiller la paresse
Quand les nuages s’ennuient et disparaissent et le ciel dessine de belles promesses
Quand le soir tombe sur une terre mouillée de sécheresse et secoue une douce tristesse

C’est ce monde qui danse entre barbarie et délicatesse.

Il me parle tous les jours de sa noblesse
Et des autres qui l’humilient pour une poignée de richesse
Des hommes qui s’aiment par excès de politesse
Et des enfants qui insultent leur future jeunesse
Il pleure ses femmes déguisées en déesses pour s’offrir à tout chien sans laisse

Et moi je lui réponds désespéré de gentillesse
Pour lui raconter ce que je vois à l’insu de son ivresse

Je vois des talons traverser la jungle comme des tigresses avec un regard de diablesse
Je vois des fonctionnaires rêver de maîtresses
Et leurs femmes rêvent d’or et de business
Je vois l’indifférence cacher la méfiance
Sur des rues pleines de marchands de résistance
Et si vous arrivez  en avance
Vous verrez des porcs rentrer de vacances
Comme toutes les aubes fières d’argent et d’arrogance

Non je n’écris pas pour la rime ni par faiblesse
Mais j’ai du mal à vivre à la même vitesse
Non ce n’est pas un hasard ni une malchance
Si ces pauvres vivent de souffrance
Que les autres résument en délinquance
Ils vivent à leur propre cadence entre suicide et espérance
Oubliés par le temps qui les balance entre transparence et nuance
Ce temps dur qui s’étonne devant leur haine pleine de rire et de vengeance