Forum Grand Corps Malade et slam

Laissez-moi vous narrer une histoire qui ne date pas d’hier
Il était une fois un trou qu’on appelle la Gruyère
A ne pas confondre avec le gruyère qui lui n’a pas de trou
En Gruyère, en plus d’aimer vider les verres comme des trous, ça graille sévère.
Pour passer les soirs d’hivers, fondue à volonté, meringue crème double en dessert
Pas de place pour Weight Watcher
Il y a quelques siècles en arrière, figurez-vous, la Gruyère était en guerre.
Fribourg et Berne étaient leurs adversaires
De redoutables mercenaires sanguinaires qui sans pitié détruirent pierre après pierre églises et chaumières
Même la Tour de Trême prit un teint blême et une tournure incendiaire.
Mais pour les ennemis ça ne leur suffisait guère, à la guerre comme à la guerre,
En supériorité numéraire, c’est vers la forêt de Sothau qu’ils se dirigèrent
Les villageois reculèrent, ils ne géraient plus rien pas d’quoi faire les malins.
Et bien que la guerre ce soit très mal c’est avant tout une affaire de mâles aguerris
Les gruyériens dirent aux gruyériennes : Ne restez pas planter ici !
Il en va de votre vie ! La mort ne vous fera pas de devis !
Allez pas de chichi, pas de manière
Pendant que l’on croise le fer, allez vaquez à vos affaires
Question baston y à rien à faire
Nous essaierons de tenir front , chacun sa galère
Rentrez à la maison , vous nous aiderez par une prière
Réfugiez-vous dans la cuisinière
Prenez de l’avance sur vos tâches ménagères
Ou sur vos chapitres de « cinquante nuances de Gruyère »
Sur ces bonnes paroles conseillères, les femmes regagnèrent leur clairière
Mais non pas pour remuer la poussière, mais plutôt les méninges
Au milieu du village, elles rassemblèrent tout les linges plus blanc que blanc
En deux temps, trois mouvements.

Pendant ce temps, leur maris aimants faisaient preuve de courage….
Le courage de leur naufrage !
Tant l’ennemi atomisait tout sur son passage ! Un véritable carnage !
Gruyère ventre à terre est voué à devenir un souvenir éphémère !
Il est minuit quand soudain retentit un bruit de tonnerre !
A en réveiller tout les pensionnaires du cimetière !
Du haut des falaises, de balaises créatures légendaires
Une centaine d’énergumènes sanguinaires
L’air vénère, les yeux remplis de haine
Comme venus de l’au delà
Pour sonner le glas de la race humaine.
Une sorte d’animaux fantôme affreux aux jambes velues,
leur front munis de cornes de feu était aussi pointu et blanc qu’un membre du kukuxclan.
Comme si Satan de ses ailes vicieuses lançait un défi à toute l’Helvétie !
Entourés par les esprits , Fribourgeois et Bernois ne contrôlèrent plus leur vessie !
Les ennemis crièrent au secours puis prirent leur jambe à leur cou
Le cœur secoué ainsi que le pantalon mouillé.



Croyant dur comme fer sonner leur dernière heure
Les hommes de Gruyère furent pris de stupeur
Quand ils s’aperçurent que les terribles créatures
Étaient cousues de fils blancs
Un simple accoutrement que les villageoises avaient drapée sur des chèvres
Sans oublier d’accrocher des bougies à leur corne
Et même si c’est sur une bonne note que notre histoire s’achève
Se faire tromper par un troupeau de biquette ça dépasse les bornes !
Tout de même quel drame d’admettre que les monstres de flammes
N’étaient qu’un stratagème de bonnes femmes !
De cette histoire que nombreux préfèrent taire
On va pas en faire tout un fromage
Mais ça aurait été dommage de pas rendre hommage
Au jours où les fiers guerriers de Gruyère
Ont fermé leur camembert !

Dernière modification par honorable scarabee (28-09-2015 19:44:54)