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(j'avoue que je n'ai pas eut le courage de remettre les mots rares en gras... suivez le lien!)
L’eau dévalait son immense kabig qui la rendait méconnaissable. Des heures qu’elle avançait sous la pluie, courant, butant sur de traîtres pierres que l’humidité avait rendu glissantes, marchant au milieu d’ombres de tailles démesurées, rampant quand elle était au bout de ses forces. Pour obéir au mot qu’elle s’était ordonnée en quittant le château. « Avance ». Coûte que coûte. Il ne fallait pas qu’ils la retrouvent. Mais hors de leur portée, le souffle coupé, envahit par une peur sombre et indéfinie, elle se laissa choir quelque instant sur la terre humide. D’une main, elle captura un peu d’eau tombé du ciel et le but avec voracité comme s’il s’était agi d’une coupe d’ambroisie.
Sa robe auparavant d’une blancheur éburnée était maintenant couverte de boue. Elle aurait pu rester là -bas, manger de rares mets, vin, koulibiac, superposition de salades, farandoles de desserts. Mais sur un coup de tête d’une pureté adolescente elle avait choisi d’être libre. Et elle se rendait compte à présent de son erreur. La vie n’est pas un conte de fée. Enfant capricieuse elle avait choisit d’imiter ses héroïnes, des mots plein la bouche, mots qui n‘étaient pas les siens. Des milliers de gens mouraient chaque jour d’une pauvreté qu’elle avait choisi, le sourire aux lèvres, les cheveux au vent. De douloureuses réminiscences se superposaient. De ses yeux sortaient des perles d’eau. Pour se fondre dans le décor de cette pluie orageuse, pour avoir encore cette innocence qui lui permettait de croire que sa richesse tomberait de ses beaux yeux bruns. C’était au nom de la liberté qu’elle avait fuit. La liberté ? Qui était-elle ? Une idée abstraite un peu folle, relative, inexistante. Ne plus être oppressée, ne plus avoir l’impression de porter ce litham de la peur, qui retenait ses mots, ses phrases.
Elle avait écrit ce texte, pourquoi ?
Ce texte où le mot tyrannie, prohibé dans ce noble château, trônait, hapax d’un siècle de terreur.
Et ce monde l’avait haït pour connaître la vérité, et elle avait fuit sa position, sa condition, la haine et… et quoi ? La haine aurait disparu.
Elle regrettait son choix hâtif.
La nuit était tombée, la jeune fille qui serait devenu comtesse sans sa stupide ardeur, se laissa dormir. Le ciel céruléen veillait sur elle, témoin passif, la terre était humide, les ombres se déchiraient mais elle n’avait plus peur. Calme dans son sommeil elle se réveillerait dans un monde nouveau. Les rayons du soleil feraient apparaître une végétation abondante où les hémérocalles, paresseuses voisines du sédum, jouerait avec la lumière nouvelle. Les bétoines écouteraient, émues, le chant d’une paruline rosée, perchée sur la branche d’un arbres à l’écorce sombre, envahi par les polypores. Le flou sera un nuages de couleurs, le ciel un miroir déformant dans lequel les larmes de tristesse sont en fait une explosion de cotillons. Superficialité ? Non, subjectivité.
Et apparaitrait derrière les bambous triomphants, un alcyon.
Les regrets resteront derrière toi, semble t-il dire, l’avenir est la route que tu dois prendre.
Dernière modification par intermédiaire (22-05-2015 08:18:06)
chapeau jeune fille
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Merci Nouga
j'ai répondu là -bas, je redécouvre le forum apres mes vacances, lol
chapeau!
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Merci à toutes les deux
Je vais voir!
+1avec Nicole, réponse en cliquant sur le lien, bravo!
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Merci à vous deux