Forum Grand Corps Malade et slam

j'pensais que tu étais l'bon et j'voulais pas chercher à en apprendre plus
d'la première fois, j'en avais tant entendu parler qu'je sentais roder
en ce vendredi aprem, j'me sentais prête
prête à avancer, à faire un pas de plus dans la vie et de notre couple
mais comme les apparences sont bien trompeuses!

je ne souhaitais que la pénombre que j'considérais comme amie
on s'met tranquille, on prend notre temps :
c'est bien la première fois qu'un homme pose les mains sur moi.
je ne ressens rien si ce n'est que d'la quiétude.
avec le temps, mes yeux s'habituent au noir, et j'me rends compte
d'ma méprise de tout à l'heure et d'sa traitrise :
le noir n'est qu'un leur et on en rit

pourtant j'me sens gauche car de ce corps inconnu j'n'ai la maitrise
tu sembles si bien que j'n'ose t'interrompre
mais il le faut, j'me dois d'le faire avant qu'il ne soit trop tard
j'pensais qu'j'en serais marquée de ces caresses, mais faut croire que non
dans la rue, un peu plus tard, je songe déjà au cours à venir
il y a bien des souvenirs qui émergent, mais rien de bien précis, tout est flou
et avec le temps j'me demande si tout ceci est bien arrivé

au bout d'une semaine, plus de nouvelle
tu n'as pas pu consommer et semble rancunier
j'ai mal, mais seulement à la pensée de c'que j'aurais pu perdre
c'est p't-être de là, qu'm'est venu ma défiance envers les hommes
que depuis c'temps j'enchaine les p'tites histoires sans rien arriver à construire
une partie de moi est restée là-bas, dans cette chambre
une toute petite partie, certes, mais qui a son importance

j'n'arrive pas à comprendre ce blocage depuis, p't-être que j'me suis sentie salie
je ne sais pas, je ne sais plus mais on ne m'y reprendra plus.
j'ai compris la leçon aujourd'hui, celle du genre humain
j'ai fait mon deuil également, mais les séquelles sont toujours là
p't-être qu'au fond de moi, j'me dis que tout est encore possible
et alors j'attends...

j'attends cet idéal qui tarde tant à venir
beaucoup m'disent d'y prendre garde car de ma vie il risque que d'en pâtir
mais tant pis j'prends l'risque.
chacun a l'pouvoir d'embellir son existence, de refuser la médiocrité
quitte à faire pas mal de concessions
j'suis p't-être une dreameuse, mais j'en ai envie, besoin,
c'est une nécessite pour m'rassurer et m'dire qu'la vie parfois peut être belle
et qu'on n'pense pas tous pareil.