Forum Grand Corps Malade et slam

Où tout cela nous mènera


Aujourd’hui j’ai fait un parcours sans faute
La tête toujours haute, pour ça j’ai fait pas mal de concessions
Pourtant si j’avais su où tout cela m’emmènerait

Aujourd’hui, j'me rends compte que j’ai passé ma vie
A croire en un idéal, idéal qui n’est plus
Que de temps perdu à l’écart de beauté première

J’ai zappé pas mal de mon temps, de mes rêves
Pour m’avancer dans la vie bien réelle
Pourtant si j’avais su

Beurette sans histoire, ni problème au casier judiciaire vierge
Portant tout de même une part d’ombre : ses origines
Très tôt ou trop tard j’ai compris qu’il me faudrait me battre
Pour parvenir à mes fins
Pourtant si j’avais su

Si j’avais su qu’aujourd’hui, diplôme en main
Je ne serai rien, croyez-moi je ne serais pas donné autant de peine.
Quand je vois, les anciens, bien plus malins dealer
J'me dis que mon destin ça s'rait p't-être bien ça.

Aujourd’hui je n’ai plus goût en rien, lasse de faire du
Porte-à-porte, de me vendre, m’offrir même au rabais
Et quelle victoire n’est ce lorsque je ne reçois ne serait ce qu’un courrier de refus

Si j’avais su, hier, où tout cela m’emmènerai j’aurai bien ri !
Pourtant c’est bien dans cette chambre où je me terrais depuis quelques semaines que je galère tant.

Je rêvais enfants et foyer
Moi qui n’ai même pas de quoi me payer un ticket
La démocratie, mes enfants, la France.

Deux mots que je croyais connaître et auxquels j’ai cru aveuglement,
Mais on ne m’y reprendra plus.
Je suis en transe rien qu’en m’imaginant demain :
Que faire ? comment m’en sortir ?

Je n’ai plus goût en rien, trop tard pour me réorienter
à quand une filière beur/ cité, une filière efficace
Où l’on pourrait trouver du taf à coup sûr ?
Discrimination positive à d’autres.

Si j’avais su où tout cela m’emmènerait aujourd’hui
Je ne suis pas même sûre que je serai encore
En ce bas monde, pour écrire ces quelques lignes
Si seulement j’avais su.

Aujourd’hui j’ai plus la force de rêver
De projeter dans c'qu’on appelle l’avenir
Mes projets famille ? un doux rêve dont il ne me reste plus qu’un goût amer, de désillusion.





A.e