Forum Grand Corps Malade et slam

voici l'un des textes dits lors la soirée slamok dans mon coin. une belle soirée.

J’ai pigé quelques leçons dans les rayons du scolaire.
Mais par ennui je crayonnais de sombre univers
Alors au grand-air J’ai pioché quelques rayons solaires
Avec des crayons X, je m’escrime à fendre l’amertume
Qui scie mon front, de chagrin et de plumes
j’avance en funambule au dessus des serpents et croco
Je deal de l’âme humaine au kilo,
Je tire à la carabine à rêve sur des bouquets de coeur
Pour faire un geyser de mille couleurs et inonder le désert

Alors Mesdames et messieurs, à l’affiche, cet hiver
C’est juste quelques mots griffonnés d’un poète en papier, jetés de travers,
Un coloriage d’enfant-savant avec des syllabes enchantées pour un vers.
Petite minute, d’évasion… et puis il danse, il se tord, il se prend pour !
Entre deux ronds d’arc en ciel, qu’on raconte comme un fait divers.
On n’oublie rien, on transforme tout, dans une cuillère à soupe
Comme un chagrin deviendrait une gros slam, et la haine un coupe-coupe
Le poète ! Le poète… c’est un petit bout de vie dans un immense trou plein de boue,
Assis dans sa chaloupe, il en parle comme d’un navire fantastique assis sur sa croupe.
Capitaine ! Capitaine… Le poète commande les éléments, dispose les couleurs
Dévore les flammes de l’ivrogne en riant de la chaleur.
Il distingue une péninsule, il en fait un monde gigantesque de dragons et de bretteurs
Où les cavaliers traversent le monde en pleurant leurs amours et leur rancœur
Puis se jette dans la bataille des immortels, le sabre plein de l’encre du cœur.
Poète…Poète ! C’est une religion, de fumeurs d’opium allongés qui rêvent
C’est des chansons tristes sur des mélodies heureuses, au bout des lèvres
C’est des amis toujours entre eux, parce que j’aime bien la poésie et j’en crève
Alors c’est beaucoup plus beau, que de se prendre pour le Paternel d’Eve

Le poète… le poète est jaloux, curieux, amoureux, indiscret, nu, noir !
Le poète, ne veut pas être un chien à collier, c’est un affreux bâtard
Un sorcier de pacotille, un roi de rien, un carnet avec un millier d’histoires
Le poète mange, dort beaucoup, écrit tout le temps, veut tout voir
Tout aimer comme la seule chose qui soit vraie, devant son auditoire.

Alors le poète chante à tue-tête des promesses aux étoiles, aux saisons
Ces mains de penseur, il en est fier, comme une belle chanson
Celle qu’attrape le cœur et fait valsé les notes, les autres, et les sons
Quand le poète est cul-nu, il est grotesque alors il fait le polisson.
Il embrasse le fruit défendu et murmure au bonheur, j’ai touché l’horizon.

Par MoonZ.

Dernière modification par MoonZ (09-03-2014 08:30:53)