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De la naissance.
C’est ici, le début de tout. Je te regarde et je t’aime, et comme je ne sais pas ce que ça veut dire, je pleure, je crie, j’ai mal à l’amour.
C’est une musique très étrange, d’un automate bleu sur une machine plus bizarre encore.
C’est une musique qui ne s’arrête jamais vraiment et qui nous prend au corps ; nous arrache à la monotonie du métronome. Chaque note est naissance, chaque note est essence de la vie.
Puis là , perché à Dix mille pied dans la mesure et le couplet, un silence.
Un silence empli de questions, non ! Interrogation. La question attend une réponse, l’interrogation est contemplative. Qui es-tu ? C’est l’angoisse de l’autre, le besoin de se connaître soi, Qui es-tu ?
Alors le silence devient boucan, bouquet de lumière dans un ciel sauvage et nu.
Étrangement les nuages évoquent quelques passage, dans mon ciel, le mien, l’unique ciel que je connais, la question est en suspend… je touche au but à mesure d’effort et de temps passé à chercher à l’attraper ce mystère.
C’est ici le début de tout. Je te regarde et je t’aime, et comme je ne sais pas ce que ça veut dire, je pleure, je crie, j’ai mal à l’amour.
Ensuite… j’oublierai tout ceci… ensuite je perdrais mes questions, mes angoisses, mon effort pour marcher parmi les autres, effacera mon raisonnement, j’avancerais assez pour prendre du recul, et je disparaîtrais dans l’effervescence.
Ils disent tous des choses agréables, mon ange, que je suis beau, que je suis… et je suis là , braillant portée par cette question qui me dévisage avec les traits de ma mère, je suis où, maman, je te connais je te sens en moi, comme une chaleur douce, comme avant quand j’étais dans ton ventre. Pourtant tu ne sais pas, toi aussi tu as oublié.
C’est à moi de faire mes questions et d’apprendre des réponses et des non-sens. Ainsi commence le jour nouveau, nouveau né au monde, monde nouveau né d’un jour de fête. La vie a quelque chose de monstrueux.
C’est ici ! là , en nous, en moi, en elle, je me demande quand je serais assez fort, grand, pour me pencher sur moi-même pour le moment je suis tourné vers là -bas et oh ce ciel bleu, nu, et moi qui me débats et cette main tendre et cette musique et tout ce formidable spectacle et ce boum qui bat la mesure…je suis et doucement je vis.
Vraiment extremement émouvant....
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comme Nicole
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