Forum Grand Corps Malade et slam

texte présenté ce soir (ainsi que d'autres), lors de la rencontre des cultures différentes, mjc 77 noisiel

Hold-up

Pas plus tard qu’hier
J’ai commis l’irréparable
Pas plus tard qu’hier j’suis dev’nu impardonnable
J’étais venu pour offrir
Damoclès s’acharnait
Je m’suis vu pâlir
Moi, l’homme au teint basané

Pas plus tard qu’hier
J’croyais avoir raison
Pas plus tard qu’hier
J’avais une nouvelle mission
J’suis devenu insatiable
Sortant ma tête du fion
Et jetant mon âme sur vos tables

Pas plus tard qu’hier
J’men vais vous conter
Une vie inachevée
Mots enchevêtrés
Dans le fil des visions aveuglées
Des poètes disséminés
Aux quatre coins d’une contrée
Dans une seul et unique, pensée

Pas plus tard qu’hier
On rêvait de paroles
Prenant à qui l’obole
Et à qui la parole
Un hold-up en plein vol
Et léchant les pieds de nos lettres frivoles
Qu’on accompagnait de picole
De bons mots faisant carambole

Pas plus tard qu’hier
Les poètes holdupèrent
Disséquant les mots
Comme ceux qu’on opère
Puis jetant dans leur dos
Un paquet de viscères
Je sais c’est écoeurant, monsieur l’commissaire
C’est une pression du doigt sur la jugulaire
Dans la folie ambiante les mots s’échappèrent
J’’ai toujours les maux d’une folie passagère

Pas plus tard qu’hier
Nous nous sentions soutenus
Le peuple nous mettait à nus
Nous les poètes que sommes nous devenus
Certains sont revenus, d’autres des parvenus
La chasse aux sorcières aujourd’hui est maintenue
Mais pas aucun d’eux tu sais n’s’est rendu

Pas plus tard qu’hier
Je pouvais vous slamer
Et la c’est risqué d’vouloir tout donner
D’vouloir vous montrer
Qu’on peut écouter
Un hold-up armé
De mots envolés


SmOoZ     15/11-16/11/07