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L’armoire
Elle s’appelle Fatou, enfin, elle s’appelait c’est tout
Née dans la misère, avec sa malchance comme atout
D’un père et d’une mère aux coutumes délétères
D’une image ancestrale, d’une vie très austère
Elle écarte ses cuisses pour bannir le péché
Du sang jaillis du ventre, son plaisir éventré
Sa mère lui tiens les mains, le devoir terminé
« tu sais ma fille un jour tu viendras m’remercier «
Sa mère n’a pas d’argent pour faire vivre sept enfants
Tu sais la bas aussi, on aime la famille en grand
Mais l’problème c’est l’argent, oui ce putain d’argent
Alors à ses enfants, on promet du changement
Un jour pas comme les autres, fait de pleurs et de crainte
Elle décide de la vendre à son oncle le médecin
Celui qui vit en France, « t’auras un très beau destin «
« C’est pas comme nous ici, tu mourras jamais d’faim «
Un homme propre sur lui, comme avec ses enfants
Qui s’occupera d’elle, dès qu’il en aura l’temps
Mais en attendant c’temps, « nettoie donc mes vêtements «
« Fais briller la maison, ne sors pas, pas maintenant «
Et pour seul compagnon, un vieil ourson tout noir
Remercie Ikea pour ta jolie armoire
Et toutes tes journées, enfermée sans pouvoir
Parler à ta maman, crier ton désespoir
Tu compte un peu les jours, tu compte ton infortune
Une nuit pas comme les autres, une nuit de pleine lune
Tu quittes ton armoire, tu t’avance dans la brume
Et tu fais le grand saut, du 12ème, comme une plume
On ne savait pas, on ne pensait pas, une si gentille fille
Même les coeurs le plus tendres partent en vrille
Maintenant c’est ta mort, un linceul qui t’habille
Une jeune fille étendue sur de l’herbe qui scintille
Mais rassure-toi,
Car tu sais ton oncle a demandé à ta mère
Si au cas où, on n’sait jamais, disons...un de tes frères
Pouvait venir ici, pour y fuir la misère
Car dans notre beau pays on n’connait pas la guerre
Putain d’armoire
Nombre d’enfants vivent cachés dans des placards
D’un oncle ou d’une tante arrivés sur le tard
Enfermés toute la nuit dans une très grande armoire
Avec comme seuls parents, leur histoire et le noir
On en entend parfois parler au journal télévisé
On nous dit « attention ces images peuvent choquer «
On écarte les enfants devant cet acte outrancier
Mais en fait, c’est notre image qui vient s’y refléter
SmOoZ
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wow...wow...wow....
Poignant !!!!!!
si triste, si vrai et si poignant...
coutume bien délétères et bien triste !!! mais tu sais elle disparait vraiment tout doucement. Il y a tant de gens qui se battent si dur pour.. Bien sur y'a encore du chemin àfaire, mais par rapport àil ya quelques années, ce n'est même pas comparable ... On y arrivera !
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c'est bien de lire que cette coutume disparait.... même lentement, c'est un progrés
Smooz, ta plume est très forte!
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je ne sais même pas pourquoi j'ai dit "tout doucement". Peut être que parce que pour les autres pays je ne sais pas; mais je sais qu'au Senegal c'est allé trés vite en quelques années. tres tres vite... et j'en suis bien contente
smooz smooz smoos, ta plume est incroyable !
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