Forum Grand Corps Malade et slam

voila le jour J arrivé, je poste donc quatre textes
1ér le constat
2éme Acrostiche
3éme Triolet
4éme Clin d'oeil

Constat

Une nouvelle dizaine
Me voilà en soixantaine
Une autre ride insignifiante
Dans ma vie fluctuante

Des regrets, la vie s’en nourrit
Des envies, oui je suis en vie
Bien moins de chimères
Seul le temps comme repère

L’horizon et ses éclaircies
Des instants sans souci
Un regard qui au loin s’égare
Et des pas qui m’accaparent

Les moments et ses instants
Voilà la vraie fuite en avant
L’odeur des choses émouvantes
La durée qu’elles représentent

Des hasards et des sourires
Des peines, mais toujours, courir
Vers cette légèreté enivrante
Me faisant penser aux déferlantes

L’urgence aux abonnés absents
Troquée par l’éphémère imminent
Offrant à ma vie sa raison
D’être en accord, à l’unisson

Envisager mais sans contraintes
Des lendemains qui tintent
Mes sens toujours en alertent
Avec toujours plus de découvertes

Soixante ans comme chaque tournant
Me verra suivre le vent portant
Humant les odeurs qui enivrent
Du temps qu’il me reste à poursuivre

Acrostiche

Si mon âge est un voyage
Oh combien de chimères
Il m’a fait l’honneur de vivre
X fois que je peux décrire
Avec la fougue nécessaire
N’omettant jamais le présent
Tant ce temps est fuite en avant
Et plus encore, un bel adage

A l’innocence de mon enfance
Nul regret n’en a la priorité
Seule la trace de mon pas en apparence

Triolet

Soixante ans un beau matin
Toutes ces années passées
S’invitent mine de rien
Soixante ans un beau matin

L’âge est un refrain certain
Avec comme panacée
Soixante ans un beau matin
Toutes ces années passées

Clin d'Oeil

Je la vois ma jeunesse, qui me fait un pied de nez
Avec l’ironie comme alliée
Qui se croit obligée d’en rajouter
Histoire de me faire bisquer
Gentiment, mais fermement me met dehors
M’appelle senior, moi ex-warrior.

Je la vois cette traitresse, qui me pousse vers la sortie
Le cul dans les orties
Qui se moque, me traitant de vieux chnoque
Et qui me braderait bien à prix-choc
Comment elle me nargue
Me jette et me largue

Je la vois cette sans-cœur, qui se marre de mes rides
De mes fringues en tweed
Qui souhaite ardemment que je fiche le camp
Ou que je lève en titubant
Elle me verrait bien ailleurs à plein temps
Elle en rêve, se saoule de cancans

Je la vois cette mijaurée, qui se la joue par ici la sortie
C’est la fin c’est l’hallali
Qui se dépêche de me faire déguerpir
Finir dans un soupir
En me promettant comme gages
Que très loin je dégage

Je la vois cette obsédée, qui veut encore paraître
Et m’envoyer paitre
Qui ne pense qu’à me voir disparaître
Elle en est si sure, qu’elle se rassure
Elle me censure
Me prédit un avenir dépourvu d’envergure

Je la vois parader, qui s’exhibe, s’exhorte dans une diatribe
Me montre l’entrée du toubib
Qui me serine que je sers a nib
Elle en rajoute, se fout de mes doutes
Que je sois né en aout
Plus jamais elle ne m’écoute

Je la vois  avec sa rengaine, qui voudrait ma tête à Varenne
Ma jeunesse ironise sur ma soixantaine
Qui soi disant serait un obstacle au mot aime
Trop vieux t’es classé obsolète
Le mec has been aux oubliettes
Juste bon à siroter de l’anisette

Mais je n’ai pas dit mon dernier mot
Vais lui faire voir qui est le plus costaud
Lui faire la nique grâce à mon physique
Je suis resté athlétique
Elle n’en rien vue encore
Cette horrible pécore, je suis l’homme des records
Qui donnera son corps a la science
Eh tant pis pour elle, avec sa suffisance
Je n’ai pas fini ma révérence
Demain encore je ferai la différence