Forum Grand Corps Malade et slam

J'ai attrapé le slam comme on attrape une grippe,
Suffit d'une exposition et ça te prend aux tripes,
Pourtant je prends aucun traitement car c'est pas automatique,
Le médecin m'a rien prescrit, c'est une question d'éthique.

J'ai pris le slam car le slam est une claque,
Choqué par la violence de ces textes, j'avais le trac,
Si je monte sur scène c'est avec un texte qui claque,
Serais-je assez bon pour ces "clap, clap, clap, clap" ?

J'ai mangé le slam et ce fut un délice,
Différentes saveurs font qu'un sourire s'esquisse,
Différents rimeurs préparent un repas d'élite,
Sur la scène du Café Cult qui jamais ne m'attriste.

Je vis le slam comme l'apogée de ma vie,
Même si dans le milieu je me considère comme petit,
Comme l'a dit Grand Corps, mon envie n'a pas maigri,
N'oubliez pas Kyff, je ne suis pas encore parti ...

Ça crie, ça pleure, ça vit, ça meurt,
J'écris avec le cœur et vis avec mes peurs,

Ici je vide mon sac, esclave de ces lettres,
Esclave du temps, esclave de l'être,

Sans autre choix que de continuer à dire,
A sourire, jouir de la vie, c'est ce qui me fait tenir,

Si je ne dis pas de texte, mon esprit devient barge
Comme un tox sans sa came. J'ai besoin de prendre le large,

Élargir mon esprit pour rétrécir ma peine,
Car je peine quand même à dire car trop frêle et trop zen,

J'aime cette feuille, j'aime ce stylo,
En extase quand je gratte alors pourquoi l'hero ?

Car accro à ces rimes, j'avoue n'être qu'un homme.
Un homme, c'est vague, alors je suis cet homme.

Et si j'existe, car oui, j'existe,
Pour ne pas être déçu, je veux être pessimiste.

En bas de chez toi, as tu remarqué
Cet homme qui dort ? Par le vent glacé.
Hiver difficile, il l'avait prédit,
Mais personne ne daigne l'écouter.

Figure muette de ce bitume,
Silencieux, ravale son amertume,
Il a perdu la foi et les moyens,
Errant partout, poussière plus que thune.