Forum Grand Corps Malade et slam

J'ai gagné deux fois un coucours international de scenario au lycée Rochambeau Etats Unis, pour les lycéens écrivant en langue française/D'abord deuxième puis troisième ou quatrième étant donné qu'il n'y avait que quatres prix, mais c'était super dur car je n'arrêtais pas de me torturer pour mettre en harmonie l'enchainement des scènes entre elles...Du coup j'ai du mettre un meilleur ami à moi qui est au Congo brazza maintenant dans mon groupe pour m'encourager...Finalement j'ai réussi à pondre ce texte ci dessous pour le deuxième concours...et bien sur le genre c'est de la fiction



CONCOURS INTERNATIONAL DE SCENARIO

Simon Saint-Bézard et Franck Ryckelynck
Classe : 2nde Générale
Lycée Français René Cassin(Maintenant j’ai changé de lycée je suis dans la capitale)

Thème : Si c’était à refaire…

Titre    : Le Miroir du Destin


Lettre d’intention

Cette œuvre intitulée « Le miroir du Destin » relate quelques évènements passés du personnage principal qu’il aimerait tant revivre, mais aussi sa lutte au présent pour étouffer ce remords et ses fautes grâce à son confident : le Miroir. Le scénario se déroule dans l’Univers malgache, à Ankova, dans un passé lointain. Les personnages importants mis en scène sont les suivants :
-Andry, un vieux magicien malgache aux longs cheveux crépus.
-Le Miroir, qui est habité par un esprit exceptionnel. Il est grand et rectangle.
-Rahova, une sorcière malgache. Ennemie d’Andry.
-Et enfin le Roi avec des tresses et toujours en torse nu et quelques amis d’Andry dont Koto, Kidodo et Naivo qui portent des chapeaux triangulaires.
Le montage sera en focalisation interne sur les pensées et souvenirs du vieillard tandis qu’on recourt à la focalisation externe pour les dialogues et actions au présent. Le point de vue est neutre, c’est-à-dire que nous ne sommes pas entièrement pour le personnage principal ni pour Rahova, la sorcière, nous ne prenons pas parti : la vie est complexe, cependant Andry a raison.
Ainsi, en une phrase, nous livrons la morale de ce scénario : « Ne vous morfondez pas dans le souvenir de votre passé, et ne craignez point pour votre avenir puisqu’il n’existe pas encore ! Vivez chaque minute de votre présent  comme si elle préparait chaque heure de votre avenir ».



Synopsis

Dans le passé, Andry a commis de nombreuses erreurs. En effet, il a défendu par pitié et par faiblesse une jeune fille nommée Rahova, qui aurait dû mourir à plusieurs reprises. Sans aucune hésitation, il s’est opposé à ceux qui ont voulu la mort de Rahova, dont le Roi, ses amis et de nombreux villageois victimes des méfaits de celle-ci.
Le magicien affirme qu’il a déjà tué les parents sorciers de la jeune fille et croit en la rédemption de celle-ci.
Le présent par contre se concentre sur les remords ressentis par le vieillard, puisque Rahova revient et commence à ravager Madagascar, mais aussi sur ses discussions avec « Le Miroir du Destin », qui, vers la fin lui conseille d’aller se battre une bonne fois pour toutes contre la criminelle, en prenant le visage d’une créature étrange. Le Miroir ajoute qu’Andry doit d’abord surmonter son remords avant de l’abattre.
Qui survivra au duel ? Un vieil homme naïf, ayant causé beaucoup de torts ou bien une femme éprouvant un violent esprit de vengeance, pour honorer ses parents tués par son adversaire.




LE MIROIR DU DESTIN



Scène 1


Appartement vaste. Plusieurs volets ouverts éclairent la scène. De face, on voit un vieil homme barbu, assis sur une chaise. Puis, devant, plan fixe sur un miroir géant, rectangle. Le plan s’élargit progressivement.
Il demande. Voix claire.
-    Miroir, as-tu des nouvelles ?
Le Miroir s’illumine en blanc.
-    Ah oui ? Fais voir
La glace obtempère. Evénement horrible : une femme brune vêtue d’une cape noire mène une armée d’étranges créatures colossales. Les yeux du vieillard s’agrandissent et battements de cœur de plus en plus fort. Elle tend ses mains et une fumée noire en sort et statufie les résistants du village envahi. Geste brusque : ses soldats pulvérisent les statues en glace avec leurs lances sombres. De temps en temps, la cavalière murmure quelque chose pour que des éclairs s’abattent sur des villageois innocents. La glace devient d’un coup très noire.
-    Triste ? Oui, je sais mais vois-tu, je le suis encore plus que quiconque. Tu voudrais connaître la raison, n’est-ce pas ?
Elle devient jaune.
Le vieillard baisse sa tête. Regard triste.
-    « J’ai commis des erreurs dans le passé. Cette femme qui ravage le Nord de ce Madagascar que j’aime tant, je … je l’ai connue. Pire encore, j’aurais pu la tuer mais tout ce que j’ai eu comme courage, c’était de la protéger et de l’aider comme ma propre enfant ».

Il commence à pleurer doucement.
                Noir


Scène 2


Le Miroir réaffiche un noir intense.
Son compagnon pose un regard doux sur la glace. Gros plan sur son visage, ensuite sur une larme. La caméra suit cette goutte ronde. Elle tombe sur le plancher en faisant un bruit : « Tac ! »
                Flou progressif. Flashs blancs
Décor du souvenir : intérieur d’un palais assez simple. L’homme s’agenouille devant le Roi.     Plan large
-    « Andry, je veux que tu élimines, pour le bien de notre pays et pour celui du peuple malgache, Rasoherina et Andrianjaka de la région de Vakinimatsietra, ainsi que leur fille. Ce sont des gens malfaisants, des sorciers, des ennemis intérieurs pour semer le chaos partout. Pause. J’ai quelque chose à ajouter. J’ai placé toute ma confiance en toi.
-    Bien que tuer ne me convienne guère Sire, vos désirs sont des ordres »
Plan rapproché : Andry plante sa lance dans le plancher et disparaît instantanément.
Bon endroit et bon moment. Ses trois cibles viennent de sortir d’une cabane rose. Il réapparaît devant trois regards affolés.
Action très rapide : il enfonce son arme dans le cœur du père, puis dans celui de la mère. Ils s’effondrent. L’enfant brune tire aussi la sienne, attaque mais Andry se contente de parer et d’esquiver ses coups avant de la désarmer. Il se met ensuite devant la fille triste.
-    Pars, je ne veux pas te faire de mal. Va, sois sage et ne sois pas comme tes parents.
La gamine donne un coup de pied dans le tibia du magicien puis elle s’enfuit. On entend des cris de rage.
                Flou progressif. Flashs blancs

-    Je n’aurai pas dû la laisser s’en aller, Miroir. Pourquoi tant de faiblesse dans mes veines ?



Scène 3


Gros plan sur les yeux noirs d’Andry. La caméra suit de nouveau une deuxième goutte. Elle tombe : « Tac ! »
                Flou progressif. Flashs blancs

A quinze ans, retour de la fille en compagnie de brigands. Ensemble ils font la chasse et tuent tous ceux qu’ils voient. La foule crie, panique, se sauve. Sourire satisfait de la fille coupable. Plusieurs cadavres jonchent le sol.
Un éclair zèbre le ciel et la foudre tombe. Badaboum !
Andry surgit avec trois hommes. Il murmure une parole et d’un revers de bras, les complices de l’adolescente sont immobilisés par sa magie.
Petit à petit, les gens se montrent. Hurlements. Exigences de justice pour leurs proches assassinés. Sous la pression des habitants, Kidodo, l’un des camarades du magicien saisit sa lance et s’apprête à attaquer la meurtrière.
Plus vif, Andry se place devant elle, la protégeant de l’assaut. Il dit :
-    « Oses-tu achever une pauvre enfant choquée par la mort soudaine de ses parents ? Non, Kidodo, pas ça. On va se contenter de la mettre sous surveillance.
-    Mais c’est une sorcière ! s’écrie Koto.
-    On ne t’a pas encore enseigné qu’il ne faut pas répondre la violence par la violence, lâche Andry. Profitant du désaccord, elle s’échappe.
Personne ne bouge. Vitesse impressionnante de la fuite.
Enervé, Naivo, demande :
-    Maître, pourquoi tenez-vous tant à la vie de cette criminelle ?
Le vieil homme le toise du regard.
-    Quand j’étais jeune, je semais le désordre partout, surtout dans les temples que les français ont installés ici il y a bien longtemps, mais plus tard, j’ai changé de caractère. Alors laissons-lui au moins la chance de bien se conduire.
                Flou progressif. Flashs blancs
Il fixe la glace.
-    Je m’en veux de ne pas les avoir écoutés, Miroir. Je voudrais tellement que cela soit à refaire. Tu ne sais pas à quel point je me sens mal.

                 Noir


Scène 4

Sa dernière goutte de larme tombe sur son pied. « Tac ! »
                Flou progressif. Flashs blancs
Même palais  que dans la scène 2.
Plan large.
-    « Sais-tu que beaucoup de gens sont venus ici pour me dire que tu es complice de cette sorcière ? J’ai dépensé mon temps à te défendre devant chacun d’eux. Et tu crois vraiment que c’est au Roi de faire ça ?
-    Non, Majesté, mais je n’avais pas le courage de la tuer. Déjà, j’ai éliminé ses parents sans pitié et contre mon gré.
-    Je suis aussi au courant que tu as empêché Kidodo de la tuer et de plus, tu as osé me désobéir et tu as pris à la légère ma confiance en toi. Ne te rends-tu pas compte que tu es en train de perdre la raison ?
-    Qu’allez-vous faire de moi ? Allez-vous me punir ? »
            Plan rapproché : Le roi se lève.
-    Nary, apporte-moi un seau rempli d’eau !
Un garde surgit d’une pièce voisine avec le seau et le pose devant son maître. Il repart vite.
-    Regarde-moi bien Andry. Regard étonné de ce dernier. L’homme trempe ses mains dans le seau et les lave.
-    Je ne te connais plus et tu ne m’as jamais vu, alors ne reviens plus ici. C’en est fini, mes mains sont déjà propres.
Andry sort du palais. Air morose.
Il est choqué, il ne pourra plus servir Madagascar… plus jamais.
Sur son chemin, il ne pourra plus servir Madagascar… plus jamais. Soudain, quelqu’un dans la foule lui lance une lame.
Il attrape l’arme au vol mais cette dernière troue sa paume gauche.
Il s’écrie dans le vide.
-    Je ne veux te tuer bien que tu m’aies déshonoré. Je te demande juste une chose : va-t’en !
Gros plan sur une goutte de sang qui tombe : « Tac ! »
                Flou progressif.  Flashs blancs

Le vieillard regarde le Miroir, ensuite la cicatrice de sa main.
-    Alors Miroir, comprends-tu maintenant ?
La Glace brille d’un éclat blanc.
                Noir


Scène 5

-    Alors Miroir, comprends-tu maintenant ?
La Glace brille d’un éclat blanc.
Au même moment la pièce se met à trembler. Une fumée grise sort du Miroir et tourne autour de l’homme.
Yeux grands ouverts.
La fumée devient une créature ailée à la forme humaine.  Visage inexpressif. Voix effrayante.
-    « Je suis le Miroir du Destin, ceci Andry est mon vrai visage. Ne dis rien, écoute seulement Pause. J’ai décidé de t’apparaître directement pour t’expliquer certaines choses, avant de m’en aller à tout jamais.
-    Je … je veux bien t’écouter.
-    Tu reconnais avoir commis une faute grave mais, même si tu le désires, il est impossible de faire demi-tour. Le seul moyen d’éloigner ton remords est d’affronter toi-même le danger. Affronte-la. Et sais-tu au moins pourquoi elle est si puissante ?
-    Non…je…
-    A vrai dire, le fait que tu t’enfermes dans ce remords, t’affaiblis et rend ton adversaire beaucoup plus puissant. Sors de ce remords, tu sentiras la différence et là, tu sauras que tu pourras la vaincre.
La Créature se met à tourner autour du Combattant.
-    Je te rappelle que tu es un grand magicien mais quoi que tu fasses, tu vas mourir dans ce duel. Tu dois te sacrifier pour le bien du peuple car tu es le seul à pouvoir l’éliminer. Et n’oublie jamais que ta faiblesse se trouve dans ton remords »
Elle redevient fumée et percute la glace. Explosion du Miroir en plusieurs morceaux.
Pendant deux minutes, Andry chante des paroles incompréhensibles au nom de Zanahary, le Dieu unique des malgaches, puis danse en jouant dangereusement avec sa lance : « Cérémonie de sa purification avant de mourir. » ²²²²²²²Ensuite, il plante son arme et se téléporte à une dizaine de mètres de Rahova la sorcière.
Noir


Scène 6.

Vaste plaine.
Devant les deux adversaires, l’armée du Nord et celle de Rahova reculent.
Vue plongée. Grande place autour d’eux. Les voix se taisent. Plan rapproché de la femme.
-    Je suis contente de te croiser, espèce d’assassin ! Tu auras la punition que tu mérites.
-    Je sais déjà que je vais mourir. Je tiens juste à te prévenir que je peux t’emmener avec moi.
Les deux guerriers se mettent en garde. Les soldats sont apeurés. Ils courent l’un vers l’autre, lance à la main. Leurs armes se heurtent et ainsi le combat commence avec rapidité. Les coups et les assauts s’enchaînent mais Rahova finit par blesser le poignet de son adversaire dont la lance tombe.
Rahova abat sa lance sur lui. Il esquive et frappe le nez de la femme.
Elle recule sous le choc.
Par magie, elle fait apparaître un serpent monstrueux. Il est énorme et très long.
Le magicien pense :
« Elle est redoutable. Je n’ai jamais combattu un adversaire aussi coriace et rusé. Ce serpent noir de Baloka est immunisé contre la magie. »
Le monstre s’enroule autour de la taille d’Andry et l’étrangle. L’orage éclate et la pluie tombe sur ses dures écailles.
Andry balbutie quelque chose avec peine. Du coup, il se souvient du conseil du Miroir disant que sa faiblesse se trouve dans son remords.
Rahova ricane en l’observant.
-    Il est immunisé contre la magie ! Alors, c’est la fin, hein ? On n’en peut plus espèce de lâche? Quoi ? Mais déjà ?
-    « Je n’ai pas envoyé le sort à lui seul mais à nous tous, pense le demi-sorcier.
Et sa puissante magie apparaît.
Chaque goutte de pluie s’est transformée en de fines aiguilles vénéneuses. Tous ceux qui se trouvent dans la plaine meurent dont Rahova et Andry lui-même. Transpercés de part en part. Soudain la Créature du Miroir apparaît devant le cadavre du vieux magicien.
-    « Tu as fait ton devoir correctement et avec bravoure ! Repose donc en paix …Peut-être viendra le jour où je te ressusciterai. Ainsi donc, tu auras une autre vie, une autre aventure et tu te souviendras encore qu’un remords est comme un sable mouvant qui t’entraînera vers le fond. Adieu. »
Puis elle s’envole dans le ciel d’un bleu éclatant.
Depuis, la paix et la beauté du pays reviennent. La caméra filme le village merveilleux d’Ankova avec la colline où se dresse le palais du roi, puis la vue s’éloigne progressivement jusqu’à ce que le village ne soit plus qu’un point étincelant sur l’île de Madagascar.


FIN.            Musique douce