Forum Grand Corps Malade et slam

Mon Ami AL.

Depuis quelques temps, j’ai un nouvel ami
Il s’appelle Al
Et chose peu banale
Quand je le suis dans le dédale
De ma vie
Je ne sais plus où j’en suis
Je ne sais plus qui je suis.
Il s’est installé dans mon cerveau
Il a pris le contrôle de mes mots
Petit à petit il a déconnecté mes neurones
Et comme les Légionnaires à Camerone
Je me suis retrouvé seul
Il a étendu dans mon crâne un linceul
Et y a emprisonné
Sans méchanceté
Tout mes souvenirs
Petit à petit ma mémoire s’est vu mourir
Une à une il a  gommé les images du passé
Comme si tout ça n’avait jamais existé.
Il a mis devant mes yeux un grand voile
Comme si vouloir se souvenir était mal
Il m’a emmené sur des terres arides
Mis ma vie en jachère
En plus de mes rides
Il m’a fait payer très cher le fait de vieillir
Etre amnésique ou mourir
Couper la musique pour ne plus souffrir
M’enfermer dans le silence
Voilà ce à quoi il pense
Mon ami Al est un type prévoyant
Il referme petit à petit les couloirs du temps
Ça ne sera jamais plus comme avant
C’est fini
Je lui appartiens, je suis son jouet
De temps en temps il me donne un peu d’air pour respirer
Mais la récrée est de courte durée
A peine ais-je reconnu cet enfant qui me tend les bras
Que déjà  Je me demande pourquoi ?
Pourquoi m’appelle t-il Papa ?
Papa c’est quoi ?
Trop d’errances, trop de souffrances, trop de déboires
Al a effacé mon histoire
Mon ami Al n’est pas un charlatan
Non ! c’est un ennemi du temps
Du temps qui passe
Du temps qui fait que petit à petit tout s’efface.
Mon ami Al se veut rassurant
Et pourtant, j’ai l’impression
Qu’il me pousse vers le néant
au grés de ses pulsion
Je suis comme un mutant
Je perd la raison.
Mon ami Al n’est pas malsain
Il veut juste diriger mon destin
Distribuer les cartes
Pour que du chemin
Je m’écarte
M’emmener dans son univers
Al est un pervers
Je suis sa marionnette
Et dans ma tête
Il manipule les câbles
Sa sentence est implacable
Je ne peux rien faire
Al est un calculateur
Il a brouillé, sans risque
Toutes les pistes qui mènent au bonheur
Et comme un prestidigitateur maudit
Il a sortit de mon cœur
Les plus  belles heures de ma vie
Mon ami Al  n’est pas un lâche
Il m’abreuve de flashs
Il court dans mon être
Et avant le clash
Me dit que peut-être
Il mettra un coup de hache
Pour tuer définitivement la bête
Qui dans mon crâne fait rage…

Dernière modification par fab02 (30-03-2009 22:53:25)