Forum Grand Corps Malade et slam

Issu de l'atelier d'écriture avec mots imposées.

Accoudé au comptoir d’un vieux bistrot d’ banlieue
Un homme au r’gard perdu, comportement disgracieux
La parole approximative, il raconte des histoires
J’tend l’oreille et puis l’autre, juste histoire de voire
En dialogue avec sa chienne, pas pressé d’ lui répondre
Lui d’mande de n’ pas l’ quitter, que sans elle il s’effondre
Puis s’ met à raconter son histoire, son passé
De son frère et ses sœurs, d’ l’endroit ou il est né

D’une famille bourgeoise, éducation sévère
Il n’avait pour jouer qu’une simple bille en verre
Apprendre et faire honneur aux plus anciens ancêtres
Arbre généalogique chargé, qu’ils montrent pour paraître

Lui maudissait charlemagne et sa foutue idée
Voulais découvrir le monde et ses mystères élucider
Renié par la famille, puis même déshérité
Pris son sac puis la route en quête de vérité

Il parcourut le monde, San Francisco, l’Afrique, l’aridité
Découvrit les beautés de ce monde de liberté
Gagne sa vie au jour le jour, c’est ça être saltimbanque
Mais ça vaut mieux, qu’ le souhait d’ son père ; le voir en banque

Sa chienne, on lui donna en guise de paiement
En représentation un soir en occident
Il l’appela Olga du nom de sa maman
Souvenir du passé, mémoire d’un autre temps

A deux, indestructibles, ils voyagèrent sans cesse,
Enchaînant les chansons et les numéros d’adresse
Juste assez pour manger, boire et s’ déplacer
Voila leur quotidien, voila leur liberté

En représentation, près des rizières d’ Bali
Rencontra ses parents, en vacances, ébahis
Ils ne l’ont pas reconnu sous sa longue barbe noir
Mais les voir, suffit à beaucoup l’émouvoir

Il s’appliqua au mieux pour faire son numéro
Distraire au mieux  père et mère ses sÅ“urs, son fréro
Très généreusement, ils lui donnèrent la pièce
Et le félicitèrent d’avoir mis le public en liesse
Il osa prononcer un « Merci m’sieur, dame »
Et son frère reconnut, même avec le vacarme
La voix de son frangin, qu’il aimait plus que tout
Dans ses souv’nirs avec lui, ils faisaient les fous.

Quand il dit à ses parents que c’était leur enfant
Ils eu comme un rictus, de plaisir, un instant
Puis leur rang les ramena très vite à la raison
Et précipitamment tournèrent les talons

Anéanti par ce nouvel abandon
Il n’eut plus d’envie, trouva plus de raison
Comme un parachutiste la descente est rapide
Au fur et à mesure qu’ les bouteilles se vident

Et le voila errant, dans ce bar, de banlieue
Mais, dites moi ? Je reconnais ses yeux ?
Et cette histoire me semble bien familière
Serait ce possible, ai-je  retrouvé mon frère ?

Après tant de saisons passé seul en mer
En grand marin devenu, au grand damne de ma mère
A explorer partout les recoins d’ saltimbanque
En espérant r’ trouver cet être qui me manque

Je lui tends une bille souvenir de l’enfance
Il la regarde et observe sa brillance
Un tel objet, mais bien sur, il s’empresse
De sortir de sa poche l’objet de la promesse

Celle qu’il fit à un petit frère, un jour
Où il décida de partir pour toujours
Il lui dona cette bille, en garda une similaire
Ils étaient identiques comme ces billes en verre

Et un jour quand ils se retrouveraient
Pour le geste les billes se rassembleraient
Et unis de nouveaux pour toujours,
La vie des deux frères reprendrait leur cour

Il sort de sa poche une bille abîmée
Mais je la reconnais, je me sens sublimer
J’ai retrouvé mon frère, accompli ma mission
Et espère que vous aurez apprécié cette fiction.