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#181 25-09-2011 21:28:29

ITESS
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Re: lecture croisée

mmagweno a écrit:

Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.

C'est vrai et on a tendance à l'oublier.


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#182 26-09-2011 09:31:47

sekaijin
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Re: lecture croisée

ITESS a écrit:

oui, mais c'est très dur à lire.

Je ne dirais pas ça. Ce n'est pas dur.
Ça demande un investissement ce qui est différent.
Plus exactement, les phrases et les mots de TAO TE KING se laissent lire. Mais si l'on ne s'y penche pas dessus, on passe à côté du fond.

D'autres écrits sont difficiles en ce sens que les mots ne semblent ne rien exprimer de prime abord et que même avec un effort de concentration on n'obtient pas nécessairement de sens.

"La voie et de la vertu" est en fait un ensemble d'écrits de Lao Tseu et de ses disciples.
Ce n'est à l'origine pas un livre. Ils ne forment pas un tout. C’est plus tard dans l'histoire que ses divers textes ont été regroupés. Suivant les éditions on ne retrouve pas toujours les mêmes textes. Certains sont des piliers toujours présents d'autres au grès des éditions sont attaché, ou non, à l'ensemble.

Cet ensemble est si profondément ancré dans la culture chinoise, que 道德经 (Tao te king) est devenu un nom commun signifiant "Morale"

Pour désigner l'ouvrage, on utilise 《道德经》(prononcer Dàodé jīng)

C'est pour moi un écrit que nous devrions tous avoir lu. Mais, en même temps il ne faut surtout pas l'accepter tel quel. Je dirais même qu'il faut systématiquement mener sa propre critique sur les dits de Lao Tseu. Pour moi, il ne s'agit pas de sagesse, mais de morale (comme dans le sans commun en chinois) et je pense qu'il faut toujours se méfier de la morale. C’est un outil dangereux. Cela n'enlève pas le nombre d'éléments de sagesse contenu dans ce texte.

Pour finir, il est relativement facile d'orienter le sens de cet ensemble en choisissant précisément les textes le constituant. N'étant pas un tout défini chaque édition est le résultat d'un choix d'édition et ce choix peut changer le sens global d'une édition à l'autre. Et ce de façon profonde et pernicieuse. On ne peut s'en apercevoir qu'en en ayant lu plusieurs éditions différentes et façons attentives.

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#183 26-09-2011 12:38:55

ITESS
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Re: lecture croisée

Merci Sekaijin pour toutes ces précisions. J'en tiendrais compte la prochaine fois que je parlerais de Loa Tseu.
J'étais très loin d'imaginer tout ça pour raison simple, c'est que je n'étudie pas le culture chinoise. De part mon art martial, je me suis penché sur le Japon. Et lorsqu'on se penche sur le Japon, on est obligé de faire quelques détour par la Chine.
Encore une fois merci pour cet éclairage.


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#184 08-10-2011 23:22:32

ITESS
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Re: lecture croisée

Batman Begins - La naissance du mythe - Dennis O'Neil d'après l'histoire de David S.Goyer

[...]
   - Vous êtes tellement prêt pour lutter contre les criminels que vous préférez vous enfermez avec eux pour les combattre un à un ?
   La voix provenait de la pénombre, une voix profondément raffinée, grave et mélodieuse.
   - En fait, ils étaient sept...
   L'homme s'avança dans le rayon de soleil. Il était grand, à la carrure solide, et vêtu d'un costume gris à la coupe impeccable.
   - J'en ai compté seulement six, Mr Wayne.
   - Comment connaissez-vous mon nom ?
   - Le monde est bien trop petit pour que des gens tels que Bruce Wayne puissent y disparaître, dit le nouvel arrivant, qui désigna la cellule d'un geste de la main; même s'ils sont tombés bien bas.
   - Qui êtes-vous ?
   - Mon nom est Henri Ducard. Mais je m'adresse à vous au nom de Râ's al Ghûl. Un homme craint par la pègre. Un homme qui peut vous proposer une voie.
   - Qu'est ce qui vous fait penser que j'ai besoin de suivre une voie ?
   - Quelqu'un comme vous ne peut être ici que par choix. Vous avez exploré le milieu du crime... Mais quelle qu'aient pu être vos intentions premières, vous vous êtes vraiment égarés.
   Bruce s'approcha de l'inconnu, ce Ducard, et détailla son visage. Il avait les os proéminents, le nez marqué, un menton fort, bref, il avait le visage puissant d'un homme déterminé.
   - Et quelle voie Râ's al Ghûl a-t-il à me proposer ?
   - La voie de celui qui partage cette haine du mal et qui souhaite servir la justice. La voie de la Ligue des Ombres.
   Bruce lui tourna le dos:
   - Des miliciens ! lança-t-il sèchement.
   - Un milicien n'est qu'un homme perdu dans une course à sa propre satisfaction. Il peut être détruit ou enfermé.
   A nouveau, Ducard eu un mouvement pour indiquer la cellule autour d'eux:
   - Mais si vous dépassez le stade de l'homme ordinaire, si vous vous dévouez à une cause, si personne ne peut vous arrêter, alors vous devenez tout à fait autre chose.
   - C'est à dire ?
   Ducard s'avança vers la porte.
   - Une légende, Mr Wayne.
[...]


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#185 15-10-2011 15:34:08

ITESS
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Re: lecture croisée

Rap ta France - José-Louis Bocquet & Philippe Pierre-Adolphe

Né aux Etats-Unis à la fin des années 70, le rap débarque sur le vieux continent comme le nouveau phénomène de la musique noire. En France, il trouve un écho autant musical que social, qui dépasse largement le simple effet de mode. Métissage des sons, des racines et du langage, tchatche poétique et politique, le rap français cultive sa propre identité en se démarquant radicalement du modèle américain.
Rap ta France est le résultat d'une longue enquête menée pendant deux ans auprès des principaux acteurs de la scène française. Parmi eux, NTM, IAM, MC Solaar, Alliance Ethnik, Dee Nasty, Cut Killer, Solo, La Cliqua, Menelik, Les Sages Poètes de la Rue... La meilleure façon de raconter cette histoire était de leur laisser la parole.

José-Louis Bocquet
Il a notamment publié 3 romans dans la Série noire et un Poulpe (Zarmaggedon).

Philippe Pierre-Adolphe
Il a publié le Dico de la banlieue. Il a réalisé un documentaire sur la langue de la rue en France.

Ils sont co-auteurs de Rapologie, une anthologie des textes de rap.

http://www.decitre.fr/livres/RAP-TA-FRA … 2290052785

http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOO … 89636.aspx

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#186 29-10-2011 22:36:44

ITESS
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Re: lecture croisée

Pour changer, j'ai choisie de vous parler d'une Bande Dessinée.
Et Sans surprise c'est un BATMAN.
Elle a été adaptée en jeu vidéo, qui a si bien marché, qu'il sortent le second.


L'asile d'Arkham - Grant Morrison & Dave McKean

Le graphic novel le plus remarquable de tous les temps revient dans une luxueuse édition.
Découvrez une histoire époustouflante agrémentée de la mise en page originale de Grant Morrison et d'une postface de la responsable éditoriale Karen Berger.


L'asile d'Arkham est un récit d'horreur psychologique mettant en scène Batman et quasiment tous les malades mentaux criminels de l'asile de Gotham.
Emmenés par le Joker, les pensionnaires d'Arkham prennent le contrôle de l'établissement.
Ils ne libéreront leurs otages que si l'on accède à leur ultime requête:
Que le Batman leur soit livré et qu'il devienne l'un des leurs.

Écrite par la superstar des comics GRANT MORRISON et superbement peinte par DAVE McKEAN, cette aventure contreversée raconte le combat du Chevalier Noir face à ses pires ennemis et ses propres démons intérieurs.

http://www.moskauland.com/article-21188760.html

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#187 06-11-2011 13:48:48

nicole
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Re: lecture croisée

Cela me plait,l'amabilité de ces gens est contagieuse, du soir au matin je vois des visages ouverts, rieurs rayonnants. Et ce rayonnement s'étend à moi. Tu sais que j'ai une relation singulière au bonheur. Il me vient en général de l'extérieur, rarement de l'intérieur. Rarement, mais quelquefois.

Daniel Glattauer La septième vague

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#188 06-11-2011 16:58:35

Thanalie
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Re: lecture croisée

Comme Nicole l'a judicieusement suggéré, pour que tous les membres du Forum en profitent, j'ajoute ici mes extraits de l'oeuvre de Sylvain Tesson  Dans les Forêts de Sibérie.

Sylvain Tesson
Un auteur dont j’aime le style et sa philosophie de la vie !


Extraits de  Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson
Février – Juillet 2010
Edition Gallimard

Pages 40 et 41

18 Février
Il y a deux ans, par hasard, j’avais eu l’occasion de demeurer trois jours dans une cabane de bois, sur les bords du Baïkal. Un garde-chasse, Anton,  m’avait accueilli dans la minuscule isba qu’il occupait sur la rive orientale du lac. Il portait des lunettes d’hypermétrope et ses yeux grossis par les verres lui donnaient un air de batracien joyeux. Le soir, nous jouions aux échecs, le jour, je l’aidais à relever les filets. Nous ne parlions presque pas, lisions beaucoup – Huysmans pour moi, Hemingway, qu’il prononçait Rhémingvaïe, pour lui. Il avalait des litres de thé, je partais marcher dans les bois. Le soleil inondait la pièce, des oies fuyaient l’automne. Je pensais aux miens. On écoutait la radio : la speakerine annonçait les températures à Sotchi. Anton disait Cela doit être bien la mère Noire.  De temps en temps, il jetait une bûche dans le poêle puis la journée tirée, il sortait l’échiquier. On buvait des petits coups d’une vodka de Krasnoïarsk et on poussait les pions. J’avais toujours les blancs, je perdais souvent. Ces journées interminables passèrent vite. Je songeais en quittant mon ami : Voilà la vie qu’il me faut. Il suffisait de demander à l’immobilité ce que le voyage ne m’apportait plus : la paix. Je me fis alors le serment de vivre plusieurs mois en cabane, seul, avant mes quarante ans. Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus chers que l’or. Sur une Terre surpeuplée, surchauffée, bruyante, une cabane forestière est l’eldorado. A mille cinq cents kilomètres au sud, vibre la Chine. Un milliard et demi d’êtres humains s’apprêtent à y manquer d’eau, de bois, d’espace. Vivre dans les futaies au bord de la plus grande réserve d’eau douce est un luxe. Un jour, les pétroliers saoudiens, les nouveaux riches indiens et les businessmen russes qui traînent leur ennui dans les lobbys en marbre des palaces le comprendront. Il sera temps alors de monter un peu plus en latitude et de gagner la toundra. Le bonheur se situera au-delà du 60 ème parallèle Nord.


Pages 264  et 265
26 Juillet
Je suis venu ici sans savoir si j’aurais la force de rester, je repars en sachant que je reviendrai. J’ai découvert qu’habiter le silence était une jouvence. J’ai appris deux ou trois choses que bien des gens savent sans recourir à l’enfermement. La virginité du temps est un trésor. Le défilé des heures est plus trépidant que l’abattage des kilomètres. L’œil ne se lasse jamais d’un spectacle de splendeur. Plus on connaît les choses, plus elles deviennent belles. J’ai rencontré deux chiens, je les ai nourris, un jour ils m’ont sauvé. J’ai parlé aux cèdres, demandé pardon aux ombles et pensé aux miens. J’ai été libre car sans l’autre, la liberté ne connaît plus de limite. J’ai contemplé le poème des montagnes et bu du thé pendant que le lac rosissait. J’ai tué le désir de l’avenir. J’ai respiré l’haleine de la forêt et suivi l’arc de la lune. J’ai peiné dans la neige et oublié la peine au sommet des montagnes. J’ai admiré la vieillesse des arbres, apprivoisé des mésanges, saisi la vanité de tout ce qui n’est pas révérence à la beauté. J’ai jeté un regard sur l’autre rive. J’ai connu des semaines de neige silencieuse. J’ai aimé avoir chaud dans ma hutte pendant que la tempête déchaînait sa rage. J’ai salué le retour du soleil et des canards sauvages. J’ai arraché la chair des poissons fumés et senti la graisse des œufs d’omble me rafraîchir la gorge. Une femme m’a dit adieu mais des papillons se sont posés sur moi. J’ai vécu les plus belles heures de ma vie jusqu’à la réception d’un message et les plus tristes ensuite. J’ai arrosé la terre de sanglots. Je me suis demandé si on pouvait obtenir la nationalité russe non par le sang mais les larmes versées. Je me suis mouché dans les mousses. J’ai vidé des litres de poison à 40 ° et j’ai aimé pisser devant la Bouriatie. J’ai appris à m’asseoir devant une fenêtre. Je me suis fondu à mon royaume, j’ai senti l’odeur du lichen, mangé l’ail sauvage et croisé des ours. Ma barbe a poussé, le temps l’a dévidée. J’ai quitté le caveau des villes et vécu six mois dans l’église des taïgas. Si mois comme une vie. Il est bon de savoir que dans une forêt du monde, là –bas, il est une cabane où quelque chose est possible, située pas trop loin du bonheur de vivre.

Merci à toi pour l'info,Nicole
Dernière nouvelle : Sylvain Tesson a obtenu le prix Médicis de l'essai pour son oeuvre Dans les Forêts de Sibérie


" L'homme est un solitaire qui a besoin des autres
  Et plus il est ouvert plus il devient grand
  Découvrez ma culture, j 'apprendrai la vôtre
  Je pense donc je suis et tu es donc j'apprends "  Fabien - GCM

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#189 07-11-2011 23:08:59

ITESS
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Re: lecture croisée

Femme noire - Leopold Sédar Senghor

Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie,
de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains
bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut
d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur,
comme l'éclair d'un aigle

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres
extases du vin noir, bouche qui fais
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui
frémis aux caresses ferventes du
Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu
qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant
spirituel de l'Aimée


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#190 25-11-2011 10:54:26

ITESS
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Re: lecture croisée

Le meilleur des Mondes - Aldous Huxley

Dans ce livre visionnaire écrit dès 1932, Aldous Huxley imagine une société qui utiliserait la génétique et le clonage pour le conditionnement et le contrôle des individus.

Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l'une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide: les Alpha (l'élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles).

Le meilleur des mondes décrit aussi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude"...


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#191 28-11-2011 22:45:40

ITESS
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Re: lecture croisée

Le Disciple - André Cognard

   Ce roman publié aux éditions Dervy raconte la relation entre un élève et son maître d'Aikido. Il parle entre autre de la relation aux corps, de l'énergie, de la conscience, du sens des arts martiaux, à savoir le developpemnt personnel et non la maitrise de technique guerrière. Il raconte l'évolution de l'apprenant jusqu'à la maturité, de la bienveillance de l'enseignant et des efforts accomplis de part et d'autre pour que soit intégré la dimension humaine au delà de toute pratique. Il parle d'aikido mais surtout d'amour.
En voici un extrait choisi:
   
   Il n'avait pas peur de s'engager dans un mouvement sans en connaître l'issue parce qu'il n'avait pas peur d'être changé par la relation. Il savait que l'identité n'a pas de forme, que toutes les formes ont une âme, et il percevait qu'existait, au plus profond de son être , un espace de conscience qui était inaccessible à tout si ce n'est une âme bienveillante. Si le maître le touchait là, alors son bonheur était immense parce qu'il savait que ce qui changeait en lui, c' était sa capacité à exprimer ce qu'il était vraiment, c'est-à-dire donner de l'amour aux autres et que ce qui le touchait, c'était l'âme du maître.

   Ce qu'une âme peut donner à une autre, c'est de participer à une relation permettant qu'elles expriment ensemble la bonté qui est infailliblement  dans tout être vivant. A défaut de s'unir dans l'amour, elles restent dans la solitude. Mais le chemin pour se rencontrer passe par dehors, par le monde, par les corps et les consciences de soi. Même les je égoïstes appartiennent à ce moyen. Ils ont juste besoin d'être guidés plutôt que jugés. Et ce qui mettait des larmes dans les yeux, c'était le fait de voir la communion des âmes parce que celle ci démontrait que la solitude intérieur n'était pas une fatalité inexorable. Alan Vilfort avait compris cela parce qu'il n'oubliait jamais qu'il avait été orgueilleux au point de prétendre obtenir le meilleur des autres avant d'avoir exigé le meilleur de soi même, prétentieux jusque dans sa relation avec le maître en se voulant disciple avant d'avoir regardé en soi sérieusement, égocentrique jusqu'à croire que sa passion suffisait à le rendre unique, à justifier ses colères, son impatience. Le fameux zen no zen, dont il avait entendu parler dans les arts martiaux depuis sa plus tendre enfance, que l'on traduisait par l'expression française d'esprit à esprit et que toutes les personnes qui lui avaient enseigné avant le maître confondaient avec l'intuition qui permet de répondre dans le temps à l'action de l'autre, c'était ce face à face des âmes. Cela n'était possible que dans la paix, et cette paix devait être établie par la bienveillance offerte, par la communication du calme, par le silence serein d'un autre qui partage son être. Il l'avait réalisé la première fois qu'il avait vu son âme venir à lui
.

   André Cognard a écrit d'autres livres dont les titres vous parleront peut être: Père-fils, le Maître, petit manuel d'aikido, vivre sans ennemi, le corp conscient, le corp philosophe, pour qu'éduquer ne soit pas un monologue, l'esprit des arts martiaux. Il est le fondateur de l'Académie autonome d'aikido Kobayashi .
Il est le maître de mon maître.

Dernière modification par ITESS (28-11-2011 22:47:25)


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#192 13-12-2011 15:54:38

nicole
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Re: lecture croisée

Je n'ai pas l'impression que c'était hier. J'inspecte la rue qui me parait aussi  étrangère que je le suis à moi-même lorsque j'effleure certains sujets. Par moments, on ne reconnait rien. Pas même sa propore image.

Philippe Djian Frictions

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#193 07-01-2012 17:03:42

sekaijin
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Re: lecture croisée

Bonjour à tous.

voici-un petit extrait de la préface de ce livre qui vous comprendrez vite je me devais de lire.

Chiflet a écrit:

Mais il arrive un moment où, à force de modeler, palper, chatouiller, gratter, caresser, titiller, tordre, bref, malaxer les mots, il vous vient l'envie de tout savoir sur eux, à l'image du dompteur qui doit apprivoiser ses fauves pour être à même d'anticiper leurs humeurs et leurs réactions ; car le mot est lui aussi imprévisible, et s'il on veut apprendre à le maîtriser il faut apprendre à le connaître.
...
J'etais loin d'imaginer qu'en pénétrant dans l'univers subtil de ce livre (le dictionnaire) dont le mot est le héros, ma dépendance aux bizareries du langage deviendrait aussi puissante que celle à l'héroïne, puisque je suis maintenant drogué à l'homophonie et autres hétérographes, homophones et polysèmes. Je ne sais plus dans quel état j'erre, pourquoi les poules du couvent couvent, ce que serait fur sans mesure, for sans intérieur, dare sans son jumeau ; je trouve bien singulier que déclin et berne soit privé de pluriel alors que victuailles, fiançailles et vivres y sont condamnés.

voilà donc un livre bien proche de mon discours d'alors

ce livre se présente donc comme un dicionnaire dans lequel on apprends qu'il y a en français 24 façon d'écrire le son ON. et chose utile pour nous tous on y trouve une définition claire et surtout complète d'Anti-rimes dans la quelle on apprends que trionphe, quatorze, quinze, simple, pauvre, meurtre, monstre, belge, goinfre, et larve n'ont aucune rime dans la langue française. en claire ils ne rimes à rien !

Oxymore mon amour par Jean-Loup Chiflet.
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#194 08-01-2012 18:49:51

nicole
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Re: lecture croisée

J'ai acheté un livre qui vous plaira peut être "Bouche bée, tout ouïe... ou comment tomber amoureux des langues" de Alex Taylor polyglotte éminent qui compare les us et coutume de langage de toute la planete

par exemple, les hollandais n'ont pas de mot pour sourire, ils disent "des rires luisants"
ou les "Kuut Thaayorre (aborigenes du nord de l'australie) qui n'ont pas de mots pour gauche et droite ni en avant, en arrière et ne s'interressent qu'aux points cardinaux "l'assiette est au sud de votre bras et la creme chantilly au est au nord ouest de votre gateau"

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#195 13-01-2012 20:48:14

sekaijin
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Re: lecture croisée

Bonjour.
je reviens sur Oxymore mon amour par Jean-Loup Chiflet.

que je viens de finir.
j'ai bien ri. il y a quelques perles comme

Dans cette famille ils sont orphelins de père en fils icon_surprised

ou encore

On m'a dit que les enfants uniques réussissaient mieux que leurs frères.eyes

C'était donc agréable. je me suis bien amusé avec les divers exemples.
j'ai fais quelques découvertes.

Et chose étrange j'avais l'impression de me lire moi-même.
A+JYT


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#196 16-01-2012 18:38:27

ITESS
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Re: lecture croisée

L'Alchimiste - Paulo COELHO

Pour des millions de lecteurs dans le monde, ce livre a été une révélation : la clef d'une quête spirituelle que chacun de nous peut entreprendre, l'invitation à suivre son rêve pour y trouver sa vérité.

"L'Alchimiste" est le récit d'une quète, celle de Santiago, un jeume berger andalou parti à la recherche d'un trésor enfoui au pied des pyramides. Dans le désert, initié par l'alchimiste, il apprendra à écouter son coeur, à lire les signes du destin et par-dessus tout à aller au bout de son rêve.

Destiné à l'enfant que chaque être cache en lui, L'Alchimiste est un merveilleux conte philosophique, souvent comparé aux classiques du genre - « Le Petit Prince », « Jonathan Livingston le goéland » -, ce livre, devenu best-seller international, a valu en France le Grand Prix des lectrices de « Elle » à l'auteur du « Pèlerin de Compostelle » et de « La Cinquième Montagne ».

"A mon avis, voici environ dix mille ans, on a commis l'erreur de commencer à établir une différence entre le sacré et le profane. On a dressé un mur entre le temple et la rue. A notre époque, nous nous trouvons en un temps où ce mur part en pièces: les deux côtés n'en font plus qu'un." Paulo Coelho

Biographie
Paulo Coelho est né le 24 août 1947 à Rio de Janeiro. Avant d'être auteur de best-sellers, il a été dramaturge, metteur en scène, hippie, et compositeur populaire pour quelques-unes des plus célèbres stars de pop-music brésilienne : Elis Règina et Raul Seixas. Il a également travaillé comme journaliste et comme scénariste pour la télévision. En 1986, Paulo Coelho prend la route de Saint-Jacques de Compostelle. Il décrira plus tard cette expérience dans Le Pèlerin de Compostelle, son premier livre, publié en France en 1996. Avec L'Alchimiste paru en France en 1994, un authentique phénomène, best-seller numéro 1 dans 29 pays, Paulo Coelho est devenu l'un des auteurs contemporains les plus lus.


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#197 04-02-2012 11:10:20

nouga
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Re: lecture croisée

je viens de lire

" le mec de la tombe d'a coté" de Katarina Mazetti  voila un beau regard sur l'amour avec ses verités

"" Prenez une intello pâlotte, vetue de beige.Et un solide paysan, qui raffole des filles délurées, aux lévres aussi gonflées que les seins.Chez lui , des broderies de fleurs furieusement orange, chez elle , des meubles design
Plantez ces deux là dans un cimetiére. Elle à perdu son mari, lui sa mère. Drôle d'endroit pour une rencontre""

Dernière modification par nouga (04-02-2012 11:10:51)


"les états d’âmes sont des lapsus incertains"

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#198 03-03-2012 12:26:19

ITESS
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Re: lecture croisée

Passages de la guerre révolutionnaire : le Congo - Ernesto Che Guevara

On connaît parfois mieux l'homme et son image que ses idéaux. Mais si Ernesto "Che" Guevara avait le béret étoilé et la moue conquérante, il était doué de solides idéaux révolutionnaires. Après les avoir développés à Cuba, il entreprend en 1965 de partir en expédition au Congo, avec le renfort d'un petit groupe de cubains. Mais, très vite, la lutte contre le colonialisme s'avère délicate. L'idéal révolutionnaire des soldats congolais n'est pas à la hauteur de ses espérances et le Che ne tarde pas à mettre, avec ce journal, des mots sur cet échec.

Pendant longtemps, on n'a rien su du séjour, en 1965, de Ernesto Che Guevara au sein du maquis révolutionnaire congolais. Avec Passages de la guerre révolutionnaire: le Congo, l'événement nous est désormais raconté de la main de Guevara lui-même. On savait que le bonhomme avait du panache; ce récit permet de découvrir qu'il avait aussi une belle plume. Et que celui-là même qui devait être l'incarnation de l'idéalisme révolutionnaire des années 60 savait se montrer on ne peut plus réaliste sur le plan politique. Il sera l'un des premiers à constater que la libération des peuples du tiers-monde est une lutte qui se mène sur deux fronts: celui de l'impérialisme yankee, certes, mais aussi celui de la bureaucratie soviétique. De quoi persister à affirmer que Guevara fut un des hommes les plus remarquables et, surtout, les plus honorables de ce siècle.

Dernière modification par ITESS (03-03-2012 12:26:44)


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#199 06-05-2012 08:43:41

nicole
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Re: lecture croisée

Depuis toute la vie je me suis toujours sentie en dehors, où que je sois, en dehors de l'image, de la conversation, en décalage, comme si j'étais seule à entendre des bruits ou des paroles que les autres ne perçoivent pas, ou sourde aux mots qu'ils semblent entendre, comme si j'étais hors du cadre, de l'autre côté d'une vitre immense et invisible.
Pourtant hier j'étais là, avec elle, on aurait pu j'en suis sûre tracer un cercle autour de nous, un cercle dont je n'étais pas exclue, un cercle qui nous enveloppait, et qui, pour quelques minutes nous protégeait du monde.
(...)
Il y a une autre question qui revient souvent, et comme à la première, je réponds oui, elle veut savoir si je lui fais confiance, si j'ai confiance en elle.
Je ne peux pas m'empêcher de penser à une phrase que j'ai lue quelque part, je ne sais plus où: celui qui s'assure sans cesse de ta confinace sera le premier à le trahir. Alors je chasse les mots loin de moi.

Delphine de Vigan "No et moi"

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#200 07-08-2012 17:39:57

nicole
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Re: lecture croisée

"Je crois qu'on aime des artistes parce qu'ils vous aident à vivre sans le savoir. Parce qu'ils formulent differement vos désirs, vos états d'âme. Ils disent autrement qui vous êtes sans vous connaitre et vous vous sentez soutenus par de la pensée qui n'est pas la votre. CharlElie est de ce genre d'artiste dont l'oeuvre est un cadeau perpétuel pour ne jamais être sourd ou aveugle ou seul ou perdu ou con! (..) A ma connaissance, il est le seul artiste qui vous rapelle que vous avez cinq sens et que tous sont porteurs de création et d'épanouissement (...)
Et n'est-ce pas le rôle de transmission  essentiel et primordial d'un artiste que celui de vous donner envie de vivre et de vous donner tout simplement de la vie?"

Albert Labbouz "rencontres étoilées" Edition Grrr..art (préface de Grand Corps Malade que Delph59 a recopié ici http://www.grandcorpsmalade-fan.net/for … hp?id=7154)

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#201 17-08-2012 10:28:48

sekaijin
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Re: lecture croisée

Beaucoup parmi vous savent que je connais et apprécie les vers d'Anna de Noailles.

En cherchant « Le Visage Émerveillé », je m'attendais à trouver dans la prose quelques poèmes. Quant au roman lui-même, j'étais curieux. Car dans ses vers Anna sait nous faire sentir l'instant, la profondeur d'un sentiment, la beauté du moment. Mais quid de la narration.

Bref, j'avais envie d'en savoir plus. Et dès les premières pages, c'est la surprise : pas de narration, pas de vers. Et pourtant on en ressort avec l'impression de connaître les différents acteurs, d'avoir vécu avec eux. Et s'il n'est de vers, la poésie est partout.
On en ressort comme d'une douche, lavée d'une vie entière.

Bref à chaque paragraphe je me disais « c'est celui-ci qu'il me faut mettre en extrait pour faire aimer ce livre. » Du coup je ne savais pas que choisir. Et arrivé tout au bout, je dois dire merci à l'éditeur qui a eu la merveilleuse idée d'ajouter une correspondance de Marcel Proust à Anna de Noailles. Ce n'est donc pas un extrait de la prose d'Anna que je vous propose, mais un extrait de la lettre de Marcel Proust à propos de ce texte.

Marcel Proust a écrit:

Samedi soir [11 juin 1904]
Madame,
Je n'avais reçu le Visage Émerveillé; je pensais que je ne le recevrais jamais et je m'en réjouissais. Parce que depuis quelque temps je suis très irrité contre vous (très respectueusement) et quand j'en veux aux gens j'aime qu'ils aient des torts qui sonnent dans mon coeur des fanfares belliqueuses contre eux et raidissent ma rancune ou mon chagrin en proses guerrières dans mon coeur. Mais je viens de recevoir à l'instant le Visage Émerveillé, ce qui m'a déçu. Mais je viens d'en lire vingt pages et alors j'ai été transporté dans cette région où seuls les plus grands génies peuvent nous faire pénétrer et d'où sont également absents la complaisance et le ressentiment. Chaque pas fait dans ce pays surnaturel m'a empli d'une telle extase que j'ai voulu tout de suite avant de continuer, venir suspendre mon offrande et déposer ma couronne et bénir le plus grand et puissant et sage esprit, le merveilleux génie qui nous entr'ouvre le secret de toute chose, devant qui toutes les apparences tombent et pour qui la pensée (la fleur) a, comme elle peut avoir pour Dieu, « sur ses pétales de velours violet une tache d'un beau jaune, lisse, vive et luisante comme si, tombé de l'arbre, un oeuf de roitelet se fût cassé là. » Ainsi enlevez-vous de toutes choses le gris brouillard qui n'est que l'émanation de notre médiocrité et nous découvrez-vous un univers inconnu que dans nos heures les plus divinatrices nous n'avions pressenti et où tout est vérité et beauté. [...]
Depuis la Bible, la « singularité des images » est une chose qui m'exaspère parce que ce n'est pas le vrai génie et que cela ne sort pas directement de la langue et ne s'y fond pas. Or le miracle a lieu une seconde fois : dans le Visage Émerveillé (entre parenthèses, comme vous l'aimez ce mot visage, qui est doux quand vous le prononcez, et qui sait retourner à la fin de vos vers, « au lac de nos visages », la douceur de votre prononciation). Ainsi « comme si un oeuf de roitelet se fût cassé, etc. » (pour le pétale de la pensée) c'est absolument une image de la Bible, aussi génial, aussi anterieur à toute littérature, aussi supperieur à tout.
Adieu Madame.
                                           Marcel Proust
P.S. - En finissant de vous écrire, j'ai repris le Visage Émerveillé. Je l'ai lu tout entier. Et maintenant c'est le matin, mais un matin encore si gris qu'on ne peut pas encore savoir en regardant la pâleur du ciel si c'est le commencement d'un jour bleu ou d'un jour sombre. Je ne peux presque pas vous parler du Visage Émerveillé, dans l'étourdissement de cette longue lecture. Et puis il faudrait tout recommencer, parce que tout ce que je trouvais si bleu, dont je vous ai parlé, n'était rien. Je m'en étais juste arrêté avant que cela ne commençât.[...]
Mais je suis trop fatigué, je ne peux pas continuer à me souvenir. Vous êtes plus cruelle que la mère abbesse, que Dieu, d'avoir fait que la soeur Saint-Sophie obéisse, laisse partir son amant rende la lettre. Cela nous fait mal de penser que d'autres femmes l'aiment. Et vous ne l'avez pas fait par foi, par règle, par secrète envie comme l'abbesse, mais par perversité, pour faire mal à votre propre coeur, pour vous donner en écrivant une tristesse romanesque, pour nous infliger à tous une incurable désespérance.
  Au revoir Madame je suis trop fatigué
                                           Votre Marcel Proust.

  Les vingt dernières pages sont ce qu'il y a de plus beau dans le livre et de tout ce que vous avez jamais écrit.

A+JYT
P.S. le mot qui me vient à l'esprit est "extase"

Edition : Edition du Rocher ISBN:2268049973

Dernière modification par sekaijin (17-08-2012 11:25:22)


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#202 16-09-2012 11:29:54

nicole
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Re: lecture croisée

Quitter le groupe, abandonner tout rôle social, être l'anachorete à l'écoute du "bruit de la liberté. Le bruit des pommes de pins qui se déchirent et qui s'ouvrent brusquement, sous les branches, dans l'ombre merveilleuse et noire , sous le grand parasol, face à l'île de Capri, l'été, sous le ciel bleu."
Pascal Quignard Les désarçonnés

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#203 29-09-2012 18:19:38

ITESS
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Re: lecture croisée

L'enfant du premier matin

Ils sont tous nés le 11 septembre 2001. Il ne leur reste guère plus d’un an à vivre. Ils parlent tous une langue oubliée. Leur sort est lié au Grand Secret, un secret terrifiant qui remonte à l’aube du monde. Et seul un enfant du premier matin, un enfant du renouveau pourra lever cette malédiction… Seul un enfant du premier matin pourra mettre fin au Grand Secret…

Valentin serait un enfant comme les autres s’il n’était hanté par de ter­ri­bles cau­che­mars. Parfois même, pré­mo­ni­toi­res.
Depuis la mort de son père, les nuits du petit garçon sont deve­nues un enfer. Valentin est atteint d’un rare syn­drome, qui semble n’affec­ter que les enfants nés le 11 sep­tem­bre 2001.
Dernière lueur d’espoir pour Lucie, sa mère : une cli­ni­que spé­cia­li­sée amé­ri­caine.
Mais là-bas, dans le Wisconsin, les mystères se suc­cè­dent : pourquoi Valentin semble-t-il déjà connaître les autres petits mala­des ? Pourquoi par­lent-ils entre eux une langue oubliée de tous ?...
Avec la disparition des enfants, les pièces d’un effrayant puzzle se met­tent en place. Le Grand Secret va-t-il enfin être dévoilé ? Valentin serait-il celui qui peut lever, après des mil­lé­nai­res, une anti­que malé­dic­tion ?

De la Provence au Vatican, des enchan­te­ments de Brocéliande aux énigmes de Nazca, un époustouflant thril­ler ini­tia­ti­que où l’auteur des Derniers jours de Paris mêle avec son talent habi­tuel fan­tas­ti­que, occultisme et grands mythes fon­da­teurs de l’huma­nité.

Nicolas d’Estienne d’Orves a 37 ans. Journaliste et écrivain, il est notam­ment l’auteur des Derniers jours de Paris et des Orphelins du Mal, vendu à plus de 200 000 exem­plai­res dans le monde.


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#204 12-11-2012 22:14:08

nicole
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Re: lecture croisée

Un contradicteur de Spinoza lui opposa l'exemple fameux de l'aveugle.
Un aveugle n'est pas parfait, il lui manque quelque chose, la vue précisement. Spinoza lui rétorque en substance: "Est ce qu'il vous manque des ailes?" Si l'on me demandait ça, je répondrai d'emblée: "Non bien sur, il ne me manque pas d'ailes"
Spinoza fit ainsi comprendre a son contradicteur que si tout le monde avait des ailes sauf lui, elles lui manqueraient terriblement.
Autrement dit, ce qui ne me manque pas en soi devient un manque dès lors que je me compare à l'autre

Alexandre Jollien "petit traité de l'abandon"

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#205 12-11-2012 22:22:08

Daniel de Blanc-Mesnil
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Re: lecture croisée

ça rejoint l'histoire de l'aveugle qui "voit" différemment ! Une perception de l'autre sans se comparer à lui ! Le percevoir comme un être différent dans tous les sens du terme !!! Et se sentir différent des autres à juste titre ! Avec ses qualités et ses défauts !!!!


Faute de pouvoir changer le monde, j'essaie de faire du bien autour de moi, parce que, égoîstement, cela me fait du bien à moi.

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#206 13-11-2012 19:11:20

nicole
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Re: lecture croisée

" Celle qu'on aime, on la voit s'avancer toute nue. Elle est dans une robe claire, semblable à celles qui fleurissaient autrefois le dimanche sous le porche des églises, sur le parquet des bals. Et pourtant elle est nue - comme une étoile au point du jour. A vous voir, une clairière s'ouvrait dans mes yeux. A voir cette robe blanche, toute blanche comme du ciel bleu. Avec le regard simple, revient la force pure. "
...
"On ouvre des portes, une à une. La distance qui sépare une porte de la suivante, on met des mois à la franchir, parfois des années. On est sans impatience. On va d'un pas égal, ni trop lent, ni trop pressé. La main sur la poignée tremble à peine. Dans une pièce il y a un cerisier en fleur. Dans une autre trois flocons de neige. Dans une autre encore une chaise de lumière. On reste sur le seuil, on s'efface contre la porte. On laisse entrer ce qui est bien plus grand que soi - on laisse aller le ciel auprès du cerisier, l'enfance courir jusqu'à la neige, l'ombre s'asseoir sur la petite chaise. Et puis on repart ouvrir d'autres portes, un peu plus loin. C'est une activité somnambule, faussement calme, à peine consciente. On appelle ça : écrire."
Christion Bobin "une petite robe de fête"

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#207 13-11-2012 19:41:23

nouga
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Re: lecture croisée

c'est une porte ouverte ou bleue dixit Desproge


"les états d’âmes sont des lapsus incertains"

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#208 20-02-2013 14:23:54

nicole
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Re: lecture croisée

" Nous passons notre temps à préférer les idées que nous avons du monde au monde lui même. (...) Ce qui m'empêche de lire dans la pensée d'autrui ce n'est pas le silence d'autrui, ou même ses mensonges. C'est le bruit que je fais, dans ma tête, à son sujet. Avant d'aller à lui, je calcule, je pèse et contre pèse les mérites et les torts, je tire déjà ma conclusion. Cette conclusion, je la crie dans mes propres oreilles. Comment pourrais-je m'étonner ensuite de ne pas voir cet homme que j'ai enseveli dans mon propre vacarme? Je me suis dressé, dans mon armure d'habitudes, dressé moi-même entre lui et moi. Je vais donc me tromper, être trompé, m'établir enfin dans ma solitude -une solitude hostile. Ah L'artificielle misère, et comme il serait plus simple de faire attention! Comme cela nous rendrait heureux!

Jacques Lusseyran "Le monde commence aujourd'hui"

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#209 20-02-2013 21:56:53

sekaijin
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Re: lecture croisée

tais toi ou tes paroles te rendront sourd !

c'est d'un grand chez indien mais je ne me souvient pas de qui.
Cochise ou peut-être Sitting Bull

j'ai une mémoire qui fait ce qu'elle veut
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#210 31-03-2013 18:15:50

ITESS
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Re: lecture croisée

Pour en revenir à L'enfant du 1er matin (page 16 du topic),
je l'ai fini voici 2 semaines et j'ai été surpris.
C'est un ouvrage qui va vous faire voyager dans le temps, sur la trace des Néphilims.
Un livre que je conseille donc.
http://livre.fnac.com/a3722829/Nicolas- … mier-matin


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