Forum Grand Corps Malade et slam

Je ne sais pas si vous avez suivi cette histoire ! c'est quelque choses qui s'est passé il y a quelques mois et qui m'a inspiré ce Slam.


Nous sommes en 2018 dans un de ces pays d’Afrique
Ou la justice a les yeux voilés, ou la liberté est un rêve
Rêve que l’on contemple au loin sans espoir utopique
Rêve que je slame aujourd’hui dans cette histoire brève

Elle s’appelle Nourra Hussein, et elle a 17 ans
Parce que dans son pays les filles n'ont pas leur mot à dire
Sa liberté est balayée comme par un coup de vent
Quand un mariage forcé vient sceller son avenir

Elle s’appelle Nourra Hussein et elle a 19 ans
Est-ce que quelqu’un se rend compte de ce qu’elle a vécu
Ce n’est pas un cas isolé car il arrive très souvent
Que des filles soient mariées sans qu’elles l’aient voulu

Avec ses paroles assassinées par la douleur de ce mariage
Nourra n’a pas d’autre choix que d’accepter son destin
Elle va avec son époux qui a beaucoup plus que son âge
Avec les larmes de ses yeux, sa beauté est en déclin

Dans cette maison de correction qu’on ose appeler foyer
Elle ne se sent pas chez elle, elle se sait captive
Mais elle sait aussi que personne n’écoutera son plaidoyer
Alors elle garde son silence et elle reste passive

Quand ce qui lui sert de mari lui a demandé son corps
Écœurée, sa liberté la pousse à lui dire non
Non ! Pour une fois dans sa vie elle doit donner son accord
Mais c’était en oubliant qu’elle était en prison

Son mari la viole sauvagement comme s’il en avait le droit
Nourra a perdu sa belle vie mais aussi sa dignité
Elle sait qu’elle ne peut pas compter sur ce pays et sa loi
Alors elle poignarde son violeur au nom de la liberté

La justice aveugle de son pays vient se saisir de Nourra
Et l’a jugée pour homicide comme une vulgaire criminelle
La sentence est tombée, ils ont dit qu’elle mourra
La peine capitale est prononcée, elle a 15 jours pour faire appel

Elle s’appelle Nourra Hussein et elle a 19 ans
Si on garde le silence demain cette fille ne sera plus
Avec l’ONU et les autres poussant un cri fervent
Pour que Nourra retrouve alors son salut

Nous sommes en 2018 dans un de ces pays d’Afrique
Ou la justice a les yeux voilés, ou la liberté est un rêve
Rêve que l’on contemple au loin sans espoir utopique
Rêve que je slame aujourd’hui dans cette histoire brève