Forum Grand Corps Malade et slam

Duo d'ado


Naufrage d'un amour !


Tu m'avais promis que je serai heureuse ;
Je me suis effacée dans ton étreinte sulfureuse ;
Etourdissement fugace, distraction malheureuse.
Tu te lasse, je me blesse et reste amoureuse.

Dans un monde de glace, la confiance trépasse,
les rêves s'enlacent, les sentiments meurent et se cassent.
Je voyageais sur un voilier, la tempête s'est levée,
Devenue galère, je rame sur une nef de négrier.

Sur les déferlantes impulsives, flottent quelques rides,
Le puissant bateau vogue, un peu, à la dérive,
Tangue, ballote, oscille sur le violent fluide ;
Je garde le dos droit face aux vagues agressives.

J'attends que ta place et le vide s'effacent,
Qu'un autre capitaine te remplace à la barre,
Dans le sillage inexorable du flot qui trace,
Sans connaître la puissance de ton phare.

Au-dessus de ces écumes inexorables qui passent,
Sur ces abîmes mangeuses de marins sans souvenir,
Plane le désir de tes mains, de tes bras qui m'enlacent,
La force de ta marque, palpable sur mes lèvres sans sourire.

J'oublierai ton odeur, ta sueur et tes embruns,
Je garderai mon ardeur pour arriver à mes fins.
Je flotterai entre le ciel et l'eau, comme les oiseaux ;
Je porterai mon essentiel  au roi de tes corbeaux,

Loin, soudain très loin, de tous ces bruits qui rampent,
M'enchaînent, me traînent, me ramènent à tes pieds.
En altitude, tout devient flou, se délave et se détrempe ;
Les estampes soufflent, dans les poitrines, un air de liberté.

Arrivée au plus haut, quand je me croirai sage,
Je redescendrai, impressionée par l'humilité des nuages.
L'onde lascive des ressacs portera mon message ;
je m'offrirai des gages d'amour et laisserai la rage.

Je t'abandonnerai sur ton île sans trésor, dans ton désert ;
J'oublierais ta malédiction, ton volcan et son cratère.
Puisque la lune aura la pâleur de tes promesses,
J'entrouvrirai mon âme aux profits d'une caresse.

Je ferai du reflet de son croissant, un vaisseau fantôme.
Dans le  ciel d'azur, je sèmerai des pierres précieuses.
Tu te perdras entre le réel et le faux, comme un môme.
Je trouverai la plénitude des sirènes silencieuses.

Dans  la solitude se coulent les diamants bruts,
Je sauverai chaque étoile menaçant de tomber,
Tu ferais un vœu de chacune de leur chute,
Je les garderai pures sans me tromper.

Lorsque le soleil émergera de sa torpeur, de mes terreurs,
J'aimerai avec gratitude sa tiédeur et  sa douceur,
Je me chaufferai à ses rayons sans peur de ses brûlures,
Je m'ouvrirai comme les  fleurs s'offrent à la nature.

Je me remplirai lentement de cette tendre lumière,
De la multitude déployée devant mes yeux émerveillés.
Laisse moi croire, un instant, comme on rêve de mystère,
Au roseau fatigué se dressant devant l'infini de la mer.


                           Jade  et  Daniel

Dernière modification par Daniel de Blanc-Mesnil (31-08-2017 20:41:31)