Forum Grand Corps Malade et slam

J'ai lu, j'entends, mais pour l'instant je reste (quasi) coite. Surtout pas par association d'idées avec ceux qui prônent la haine et le repliement sur soi, mais parce depuis l'autre bout de la France, je me sens sans voix et démunie. On ne se rend pas compte, ici...

Salut Maya
Surement la distance et l'éloignement des situations étouffent ils les cris de souffrance, des migrants, mais aussi des riverains souvent démunis et en crainte pour leur "patrimoine", c'est légitime et simplement humain. Le nombre n'arrange pas non plus la situation et décourage les bonnes volontés, pourtant un sourire, un geste pour tendre la main ou servir un repas sont souvent accueillis par ces gens en errance comme un sourire de l'Humanité et une invitation alors à partager un thé sous une tente de fortune s'en suit. Bien sur, des circuits mafieux se sont tissés, bien sur, il y a des codes à respecter, à savoir, pourtant derrière toute cette misère, il se partage des gestes de fraternité. Sachons toujours voir ces choses insignifiantes même si, même si, la laideur est environnante, envahissante. Simplement alors, à notre niveau, faisons ce qui est à notre portée. Ton texte est juste Maya, il exprime bien tout le désarroi qui vient de de la situation. " Personne ne voit de solution" ... " si chacun attend que l'autre ou l'état agisse alors, il ne se passera jamais rien" avait dit ce Grand monsieur ... A chacun donc son geste d'humanité à sa mesure et c'est l'Espoir, la Confiance en l'Humanité qui continuera de vivre.
Vincent V

Merci pour vos retours.

Merci Nouga pour le cadeau.

Encouragée par toutes les remarques, je vous propose une version (en prose) que j'espère plus dans l'esprit du slam. Vous me direz...


Personne ne voit de solution...

Qu'il me  plairait aujourd'hui de vous dire un de ces contes,
Dont les héros magnifiques déjouent tous les mauvais coups du sort,
Avec l'aide d'esprits bienveillants, et malgré les ruses des malfaisants.
Qu'il me plairait d'écrire une fin heureuse, faite d'amour retrouvé et de pardon !
Qu'il me plairait !

Mon histoire s'écrit chaque jour dans une réalité crue, qui n'a rien d'imaginaire.
Mes héros sont des hommes, femmes et enfants en grande souffrance, des migrants, fuyant des régions en conflit ou des régimes politiques.
Les épreuves, mortelles pour trop d'entre eux, en mer et sur terre, se poursuivent chez nous, en France, « patrie des droits de l'homme »,
Dans ces « jungles », mot lourd de sens trouvé pour qualifier des camps inhumains à Calais et Grande-Synthe.
Face aux caméras et clôtures de la frontière, censées les retenir, ils s'accrochent à leur espoir de rejoindre l'Angleterre, à leurs risques et périls encore.
Dans toute cette noirceur les mains tendues apportent une écoute et l'aide humanitaire précieuse mais finalement dérisoire.

Car le nombre croît,
Tant et si bien que d'autres plaintes s'élèvent :
Des routiers sanctionnés doublement, pour transport de clandestins et retards de livraisons et des riverains victimes de destructions ou de menaces.
Des échauffourées avec les policiers, encouragées par certains, des grenades lacrymogènes, des blessés, et c'est l'inquiétude qui s'installe.
Des associations regroupent les mécontents : rondes non-armées d'un côté, slogans haineux de l'autre.
Les migrants ne sont plus que des « délinquants étrangers » ou des « déserteurs clandestins », pour ceux dont la peur et la haine sont attisées.

Et les rumeurs enflent,
Nourries de vidéos à charge et d'articles de presse détournés ou instrumentalisés,
Pendant que d'autres profiteurs de misère s'installent durablement.
« Personne ne voit de solution... » « Comment ça va finir ? » sont les mots qu'on entend de plus en plus fort à Calais et au-delà.
Entendez-vous le cri d'alarme assourdissant des maires et de ceux qui souffrent au plus près ?
Que faut-il pour faire réagir et agir enfin ceux qui ont les clefs?

Qu'il me plairait aujourd'hui de voir s'écrouler les murs de l'indifférence, du manque de courage, de l'impuissance ou de l'incompétence !
Qu'il me  plairait de vous écrire une fin heureuse, faite d'amour retrouvé et de pardon !
Qu'il me plairait !

Merci Nouga.

Je le crois aussi mais ce n'est pas du slam.

" Je le crois aussi mais ce n'est pas du slam. icon_sad " ... Pas d'accord, pour t'en convaincre, mets si tu veux bien une rythmique  avec uniquement une percussion ( comme Fabien sait si bien faire ) Compte un, deux , trois et donne ton texte sur ce tempo ... Et tu auras un superbe slam ... Qui percutera " Grave " ... Car c'est ta ponctuation qui va donner alors le rythme à tes mot.

Vincent V

Tout texte parlé devient du slam !

Top Vincent !

Merci SylvA d'être repassée par ici et de m'avoir donné ton sentiment.

Toute proportion gardée, j'ajouterais que "Je twisterais les mots s'il fallait les twister" comme le dit si bien Jean Ferrat dans "Nuit et brouillard".