Forum Grand Corps Malade et slam

Elle pourrait être façade
Juste une décoration
Mais ça serait trop fade
Comme une bénédiction.
Elle pourrait jouer les mièvres
Et même les séductrices
Comme du miel sur les lèvres
Mais refuse l’artifice.

Ma gentillesse n’est pas mollesse
Si on me jette une pierre,
Je ne cours pas ventre à terre

Elle est ce qu’il me reste
Quand je n’ai plus rien
Elle est l’éternel geste
Que je chasse et qui revient
Dès que la colère passe
Avant même l’éclaircie
Dès qu’il y a la moindre place
Dans mon cœur endurci.

Ma gentillesse n’est  pas promesse.
Je ne sais pardonner,
Simplement oublier.

Elle s’offre et se refuse
Craint la facilité
Se trouve parfois confuse
De tant de naïveté
Mais elle n’a, la pauvresse
Aucun autre argument
Aucune autre richesse
C’est son unique diamant.

Ma gentillesse n’est pas faiblesse.
A quoi bon m’en défaire?
Je n’ai pas à vous plaire.

Quelque fois elle m’expose,
D’autres fois , me protège,
Sur elle je me repose,
Mes soucis, elle allège,
Mais elle baisse ma garde,
Laisse passer des flèches
Même quand elle les retarde,
Elle est comme une brèche.

Ma gentillesse n’est pas prouesse.
Aucune acrobatie,
Aucun tour de magie.

Elle est le fil qui tisse
Le lien de l’amitié
La principale actrice,
La voûte , le pilier
De mes plus belles rencontres
De mes plus beaux sourires
De ces échanges qui comptent
Passés et à venir.

Ma gentillesse n’est pas paresse.
Elle sollicite mon cœur
Autant qu’un dur labeur.

Elle est la douce chaleur
Qui gomme les différences
Qui attendrit les cœurs
Permet les confidences
Pas celles de l’oreiller
Presque celles de l’alcôve,
Des mots presque oubliés
Des vérités qui sauvent.

Ma gentillesse n’est pas noblesse
Pour moi, aucune hauteur
A pénétrer les cœurs.

Ce soir, je te l’adresse
Toi qui lis ce poème
La voici enchanteresse,
Peu importe si tu l’aimes.
Elle est là, à ta porte.
Il te suffit d’ouvrir
Et accepter l’escorte,
Ne la laisse pas partir.

Ma gentillesse n’est qu’une caresse
A portée de poche
Pour ceux qui s’approchent.