Forum Grand Corps Malade et slam

FACE A

Tu as ta tête des mauvais jours.
Vivement la nuit
Que cessent les cris.
Demain sera un nouveau jour.


Ce matin déjà au lever
Le sol semblait se dérober .
Ces jours-là, dès que tu t’arrêtes
Tu te sens juste comme une mauviette.
Le passage devant le miroir
Prend des allures de purgatoire.
Ton café te paraît léger
Bien plus léger que tes idées.
Les gens que tu croisent dans la rue
Semblent dire: « On t’a reconnue! ».
Même ceux qui arborent un sourire
Tu préfères aujourd’hui les fuir.
Les airs qui passent à la radio
Tu les trouves carrément idiots.
Quand arrive l’heure du déjeuner
Tout a un goût de réchauffé.
L’après-midi n’en finit pas.
Quatre, trois, ah non, deux heures déjà!
Le soit finit par arriver
Les soucis par te rattraper.
Tes mômes ont besoin d’attention,
Ton mec a besoin d’affection.
Le chat miaule devant sa gamelle,
Ta maison réclame la Javel.
Tu as envie de crier : « sauve qui peut! »
Mais les larmes vont monter aux yeux.
Quand enfin ton foyer est calme,
Tu sens venir le vague à l’âme.
Pourvu que le sommeil arrive
Demain reprennent les offensives!


Tu as ta tête des mauvais jours.
Vivement la nuit
Que cessent les cris.
Demain sera un nouveau jour.

FACE B

Tu as ton air des jours heureux.
Qu’importe la nuit
Tu guettes les bruits.
Aujourd’hui, tu vas mettre le feu!


A peine le pied posé par terre,
Tu te sens extrêmement légère.
Tu te dis que rien ne t’arrête,
Tu es prête à toutes les conquêtes.
Tu jettes un Å“il dans le miroir,
Pas besoin de sortir les mouchoirs.
Ton thé est tellement parfumé
Que jaillissent des images oubliées.
Tes yeux coquins sur les passants
Raniment tes émotions d’enfants.
Et quand tu reçois un sourire
C’est comme une fleur prête à cueillir.
Ta bouche est pleine de chansonnettes
Tu aimerais apprendre les claquettes.
Quand arrive midi, la fringale
Transforme tout plat en un régal.
Puis le temps s’écoule doucement
Tu profites du moment présent.
Le soir montre le bout de son nez,
Tu as hâte de les retrouver,
Tes mômes qui sentent bon l’insouciance
Ton mec, ton éternelle romance,
Tes chats ronronnant près de toi,
Ton cocon, quatre murs et un toit.
Te vient une envie de siffler,
Tes larmes sur les joues vont rouler.
Cet instant de bonheur précieux,
Il est fragile, si facétieux.
Cette nuit, tu le veux, sera longue.
Ta noirceur restera à l’ombre.


Tu as ton air des jours heureux.
Qu’importe la nuit
Tu guettes les bruits.
Aujourd’hui, tu vas mettre le feu!