Forum Grand Corps Malade et slam

Quelques gouttes de pluie, sur mon clavier d’ordinateur, pleuvent de mon cœur.
Je lis dans les nuages sombres, la mélodie des orages de barbarie.

Ames rouges, sous pluie de napalm, errent dans les ténèbres sauvages.
Ames grises, dans un manteau d’hiver, s’endorment, sous une pluie de cendres.
Ames perdues, devant l’écran plasma, célèbrent dans une pluie d’applaudissement,
la victoire du temps qui passe. Ames bleus, sous une pluie qui lave,
jouent un jazz mélancolique sur le piano synthétique.
Ames noires, soldats de la plume, sous une pluie de plomb, changent, le souffre en or.
Mon ami, l’hymne qui lie le sang et le Ciel, me navre, l’ennui me nuit, la nuit m’emporte.
Ame de béton, sur un visage de goudron, peint pour l’appel aux grands esprits.

L’Homme, que je chante, dans ces contes tourmentés, commerce son âme pour la paix.
Sa bataille est muette. Il se perche dans le champ des pierres qui rêvent,
sa sagesse comme bergère, veille au troupeau bercé par l’océan de l’éternité.
Les éléments sont ses maîtres et il est le peuple aux milles prodiges,
hantant les vestiges de civilisations antiques, puissantes.
Dans les architectures fabuleuses, elles marquent leurs mémoires d’histoires fameuses,
de monstres terribles ; des visages illustres ornent les murs de ces tombeaux,
contant à la manière des vieilles oraisons les premiers guerriers et poètes.
Dans le silence troublé par le murmure du feu,
les ocres, les sombres, le rouge et le temps sont passés
sur cet ancien théâtre de pierres froides. Ici naquit le premier chanteur de l’amour.
Ici son sang perla et il donna le nom de peine au liquide rouge. Il dit à son 3ième fils :

« Tu laveras la peine avec une plume d’oiseau géant et tu parleras aux enfants de l’aimée.
Le sang versé ici est aussi celui du ventre de ta mère, quand tu vins au monde.
Toutes choses est dans la grandeur et dans le bruit, ainsi comme tu vins dans un cri,
tu chanteras cette vie qui parcours le monde d’est au grand pays.
Là-bas ton frère mènera les soldats qui nous défendront du feu des grands dragons
et ton cadet sera le faiseur de feu, le langage des dieux,
donné aux hommes pour savoir ou tuer. Vois-tu ?
L’escorte rouge du temps, emporter le soleil, heureux berger.
Vois-tu, les vagues anciennes, dames houleuses, berce l’éphèbe allongé.
L’ardant tombeau ruisselle d’or, le ciel se tord, inclinant la lune blême. »

Nous marchons, maintenant, funambules étincelants, mangeur de poèmes.
Longue procession de charmeurs et fakirs, s’affairant au théâtre, ce soir.
Comme j’aime la chaleur des aubes rousses et le plaisir de ma demeure de fou.
J’irais par des diagonales fantastiques sur les bords du monde,
inventer tout ce qui manque à mon errance vagabonde.
Je dormirais sur le dos de dromadaires fumeur de pluie
et je me percherais sur les montagnes des pêcheurs de nuages en Bolivie.
Et le court du temps emportera mon esprit hors des proportions de l’infini.
Sur les routes de l’horizon, je veux… oui, je veux beaucoup d’horizon,
un horizon qui s’étend et s’étend encore qui ne s’arrête pas de tourner
et de croire que la vie est une bonne compagnie.

Je veux… oui, je veux plein de routes, de sentiers donnant sur des clairières
où la lumière dépose une plume sur le nez d’un rêveur bucolique.
Amants de mille ans les arbres se touchent à peine,
murmurant dans la douceur de la brise leur émoi d’antan.
Et dans cette alcôve de paix, d’amour millénaire,
je veux oui je veux les astres dans la main
et l’univers dans les yeux d’une fille qui n’est qu’une silhouette incertaine,
une fée qui danse avec les ombres claires de la forêt.
Rêve ordinaire sur les route de l’horizon,
je cherche des sensations perdues les pieds dans la mémoire des vagues
qui tombent de l’horizon sur la plage… sur la page.