Forum Grand Corps Malade et slam

Quand j'était gosse je pensais que
le monde s'arrêtait au bout de mes pieds,
que les paysages qui animaient mon
regard se limitaient a mon petit quartier.
C'était un terrain de jeux idéal pour des
mômes remplis de vie,
toujours a la rechercher d'un petit
coup bien pourri.
Des bêtises de gosses qui nous ont
valu quelques jolies bosses,
ou celles qui nous fait détaler comme
si on faisait un cross.
Y'a eu des carreaux cassés d'un pied
un peu lourd ou mal ajusté,
qui nous ont procuré du rire et des
engueulades bien méritées.
Et ces cris qui résonnaient qui tonnaient
du rez-de-chaussée a la toiture,
quand nous prenions nos blocs pour
tester nos filatures.

Nos instant préférés c'était ces soirées
d'été interminables,
quand l'atmosphère se gorgeait de
nos espoirs dessinés dans le sable.
Chacun les plantait espérant voir
un jour fleurir,
un beau métier une belle maison
et si possible un jolie sourire.
J'entends encore l'écho des paroles
pleines de bon sens de nos vieux,
qui d'un geste affectueux nous disaient
que le travail exaucerait nos vœux.
Mais quand tu n'as qu'un chiffre et
qu't'es pas plus haut que trois dicos,
seul compte l'entrée des clowns
sous la toile du chapiteau.

Mais un beau jour le réveil n'a
plus vraiment la même saveur,
un goût amer se ressent dans ton
goûter de quatre heure.
C est l'apparition sur papier de ces
maux dont on nous parlait,
ces facturations obligations et responsabilités
a tartiner sur des billets.
Le voile de l' enfance s'est levé et a
disparu derrière les années,
laissant la place a une vue d'ensemble
sur le monde et ces vérités.
Le constat est évident et ne fait plus
aucun doute,
les rues et les bâtiments sont des éponges
on y pleur a grosses goutes.

Les soucis se mettent a ronger les
charnières de milliers de foyers,
c'est la course a la monnaie pour des
parents déjà minés.
Chaque jour passé est un jour gagné
sur l'incertitude,
espérant que la peur du demain ne
devienne pas une habitude.
L'objectif premier sera de rien laisser
paraitre a la lumière,
pour préserver les mômes de ces
galères bien trop familières.

Les enfants sont des pages blanches
qui s'imprègnent de leur environnement,
alors donnons leur les moyens de
grandir sereinement.
Que chaque mot délicatement posé
sur la feuille vierge,
soit un signe de partage ou la fraternité
humaine siège.
Cela semble un tantinet illusoire avec
un soupçon d'utopie,
mais essayons déjà pour voir ou
le chemin nous conduit.