Forum Grand Corps Malade et slam

une tranche de vie , ami(e),
a l'heure du crédit, l'heure des paris
ou le temps se deale en métaphores
ou l'océan rejette ses amphores

une tranche de vie bien partie
pour faire de l'appétit sans a priori
un itinéraire en forme d'échappatoire
dans un labyrinthe illusoire

une tranche de vie qui se la raconte
comme un immortel conte
avec l'impression d'un piège a cons
avec la sensation d'avoir le melon

une tranche de vie en icônes
et le salaire de la peur en prime
l'overdose pour oublier la déprime
les mots que l'on anone
les maux qui rendent stone

une tranche de vie comme une peinture
roi, reine, de ton armure
dans un décor de démesure
ou la mort est étalage, pas si sage
heureux ou funeste présage

une tranche de vie en dent de scie
et le jour de l'autopsie
qui rappelle le miroir défraîchit
et puis les cris
d'une nature qui s'appauvrit

une tranche de vie dans un déluge
de connards qui s'adjugent
le droit d'avoir sur toi le pouvoir
d'être les négriers plus noirs que noirs
ou l'avenir serait une prison
ou ton destin serait bidon

une tranche de vie isolée
et tes rêves usurpés de leurs secrets
l'horizon une vague notion
l'opinion une utopie en colimaçon
pour des efforts jamais récompensés
pour des larmes toujours salées

une tranche de vie avec attente
l'espoir en guise de conclusion
la raison, le revers qui hante
la douleur en obsession
la souffrance toute puissante

une tranche de vie pour un petit tour
bercé de mots d'amour
valant mieux que tous les discours
offrant  une multitude de détours
de regards en aller-retour
sur l'étendue de nos envies
qui se brûlent au carrefour
de nos pitreries

une tranche de vie
qui finit
un jour, une nuit,
parole d'un mec qui vieillit